Film pas franchement désagréable mais tellement loin des chefs d’œuvre du cinéma classique japonais de la période qu'on a du mal à comprendre aujourd'hui comment il a pu obtenir sa Palme d'Or en 1954. Par son exotisme accessible et la beauté novatrice de ses couleurs, "La porte de l'enfer" fit forte impression et poursuivit d'ouvrir le cinéma Japonais à l'international après le succès de Rashomon à la Mostra de Venise.
Plastiquement réussi avec pour une des premières fois de belles couleurs irréelles à l'ancienne qui ont leur charme, le récit, lent sans raison car très basique, nous conte une histoire proche de Kagemusha sans aucune de ses forces. Kyo Machiko interprète pourtant bien la femme japonaise typiquement sage tandis que Hasegawa Kazuo campe la virilité stricte du mâle féodal mais l’intrigue concentrée sur un trio amoureux reste basique, prévisible et Moralisatrice enchaînant lieux communs et bons sentiments.
Néanmoins, ça se suit sans trop de douleur et la photo garde un charme plastique singulier.