Encore un western qui s'arroge le titre de premier film pro-indiens de l'histoire, ça commence à être usant à la longue. En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'il s'agit du premier western d'Anthony Mann.

Alors comme je l'ai écrit 500 fois sur ce site (après tout c'est ma faute, je ne fais que des critiques de westerns), les Indiens, c'est ce qui me botte (des santiags) le moins dans les histoires de Far-West. Dont acte.

Loi naturelle contre loi de la cité, l'histoire est vieille comme le monde, ou en tout cas vieille comme Sophocle.
Ici un Indien (Robert Taylor, pfff) est plus qu'intégré à la société des Blancs : avec ses fringues de cow-boy, il est tout à la fois vétéran décoré de la médaille du Congrès après avoir écumé tous les champs de bataille de la guerre de Sécession, éleveur prospère et notable du patelin du coin.
Jusqu'au jour où le Wyoming devient un territoire de l'Union (pas encore un Etat, c'est le stade précédent) : et là l'implacable civilisation siffle la fin de la récrée, par l'entremise notamment d'un avocat véreux (Louis Calhern, bien).
Pour la faire courte, selon la loi américaine, un Indien ne peut posséder de terres. Du coup, des éleveurs débarquent de leur Kansas dégénéré avec leurs milliers de moutons. Une expropriation en bonne et due forme.

Agréable surprise côté casting : Paula Raymond est très mignonne avec ses faux airs de Gene Tierney (et un zeste de Joan Fontaine).

Le titre, très poétique, est inspiré par un dialogue du film et non, comme à l'accoutumée, du cerveau malade d'un traducteur délirant : saviez-vous qu'il souffle toujours un vent frais à la porte du Diable ? C'est l'avocat véreux qui le dit.

Au final, l'histoire ne me passionne pas plus que ça (cf ma passion pour les hommes qui portent des plumes dans les cheveux), et le film, bien que honnête, manque de souffle.



PS : En filigrane, l'opposition entre éleveurs de vaches et de moutons qui est toujours sympa. Pour qui a lu Lucky Luke.
Pruneau
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le 5 juil. 2012

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le 19 juil. 2012

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