La Poursuite Impitoyable se révèle tout simplement magistral de bout en bout, d'une grande puissance et dimension fascinante et indescriptible à l'image de cette longue fin qui prend aux tripes, ce quatrième long-métrage d'Arthur Penn est une immense claque.
C'est d'abord par sa qualité d'écriture que l'oeuvre brille, que ce soit dans son déroulement, les personnages ou les dialogues. Arthur Penn profite de cet évadé pour étudier les réactions et le mode de vie d'une communauté, amplifiant ainsi la force de son récit. Les personnages sont passionnants, qu'importe qu'ils soient attachants ou antipathiques, ils participent à la réussite de l'oeuvre et aux messages véhiculés par Penn, jamais dans la lourdeur.
Il dépeint un monde et des humains d'une rare violence, et ce n'est pas forcément ceux condamnés qui vont l'être le plus, il n'y a guère de concession dans La Poursuite Impitoyable, qui se révèle d'une grande noirceur. Penn dénonce la société américaine de son époque, entre racisme, haine ou vengeance, et se livre à une exploration de la nature humaine, tout en mettant à mal la morale de ce pays.
L'intensité monte plus on avance dans le récit, alors que l'ambiance se révèle mystique et souvent fascinante. Sa mise en scène est brillante, il instaure une tension et nous tient en haleine durant tout le film jusqu'à une dernière partie mémorable, alors que de nombreuses séquences le sont. En plus du génial Brando, qui impose son charisme et sa présence à chacune de ses apparitions, les jeunes Robert Redford et Jane Fonda sont remarquables, tout comme l'ensemble des interprétations.
Peu avant le génial Bonnie & Clyde, Arthur Penn mettait déjà à mal la morale et société américaine, avec une oeuvre d'une rare puissance et un vrai objet de fascination, prenant aux tripes et emmenée par de remarquables comédiens.