L'anti buddy movie

Vito est directeur de prison, considéré comme irréprochable. Mais un jour, sa femme est enlevée par des gangsters. Il doit faire évader un prisonnier, Milo, sans quoi elle sera exécutée. Les deux hommes se retrouveront dans une sinistre affaire qui va vite les dépasser !

Ne vous attendez pas à un buddy movie, où le policier et le criminel dépassent leur différences pour devenir amis (genre qui explosera aux USA dans les années 80). Ici, c'est pratiquement l'opposé. Nos deux compères collaborent car ils n'ont pas le choix, et seront très souvent méfiants, voire violents entre eux.

De manière générale, on est dans une ambiance typique du poliziottesco, avec un ton extrêmement pessimiste. Chez les policiers ou les bandits, l'intégrité ne paie pas. Tout le monde est écrasé par un ordre politico-financier implacable qui ronge le système. La violence n'est pas contenue, les affrontements font régulièrement des victimes collatérales.

Tandis que les personnages sont tous très ambigus. Fabio Testi campe ce criminel insolent, magouilleur, et complètement dépassé. Oliver Reed ce directeur de prison acculé, qui abandonne bien vite les grands principes quand il sait sa femme menacée. L'acteur, connu pour sa consommation d'alcool délirante, doit peut-être son air hagard à la bouteille, mais du moment que ça sert l'intrigue...

A leurs côté, un rôle secondaire tenu par le comédien chanteur Daniel Beretta. Qui apporte dans le diégèse du film des paroles au joli thème principal d'Ennio Morricone. Si l'acteur a été doublé pour ses scènes de jeu, on peut entendre sa voix dans la chanson, et vous reconnaîtrez sans mal que Daniel Beretta sera plus tard le doubleur attitré d'Arnold Schwarzenegger !

Je reprocherai cependant une intrigue parfois nébuleuse, qui met un peu de temps à raccrocher les wagons. Pour finalement quelque chose d'un peu tiré par les cheveux.

En résultent quelques petites chutes de rythme. Mais l'atmosphère poisseuse et les personnages troubles ont réussi à me captiver. D'autant que la réalisation tient la route, avec entre autres un fusillade en plein Paris bien découpée.