Chronique d'une haine ordinaire
Il y a certains jours où il faut savoir regarder la vérité en face. Comme le disait il y a peu ce bon Pruneau, en fait, je n’aime pas John Ford et je n’aime pas les westerns.
Ainsi, regardez cette Poursuite infernale par exemple, le fameux règlement de compte à O.K. Corral filmé par Ford d’après ce que Wyatt Earp lui-même lui avait raconté quand il était au début de sa carrière et au plus bas de l’échelle.
Nous retrouvons un Henry Fonda impérial en Wyatt Earp, la démarche magnétique, la petite bascule de chaise qui fait merveille et surtout la gaucherie amoureuse habituelle qui lui va si bien.
A ses côtés, Victor Mature tient le rôle de sa vie, faut savoir qu’à l’époque, sa carrière ressemble plus à celle de Johnny Weissmuller qu’à celle d’un acteur de composition et il fait merveille en Doc Holliday expectorant, le tout sans même avoir besoin de s’imposer une paire de moustaches disgracieuse et en récitant du Shakespeare comme personne…
Autour d’eux, le beau monde habituel, Ward Bond en frangin costaud, Walter Brennan en old-timer vindicatif, John Ireland en fiston dégénéré et J. Farrell MacDonald en barman compatissant…
Comme atout charme, deux recrues de choix : Cathy Downs en brave petite Clementine à vocation d’institutrice et Linda Darnell en beaucoup plus épicé à vocation de… chanteuse de saloon.
Avec tout ça, des cadrages superbes, un rythme de feu, de l’action millimétrée, du poker, des diligences, des chansons très chouettes, des boissons, un barbier et une mythique fusillade finale.
Alors pourquoi seulement ce petit neuf ?
Et bien comme je vous disais, en fait, je n’aime pas John Ford et je n’aime pas les westerns...