Académique au possible, il n'en reste pas moins que cette « Princesse de Clèves » est sans réelle fausse note. Beaux costumes, beaux décors, belles couleurs et mise en scène élégante : on est certes pas dans l'audace, mais au moins le travail a le mérite d'être très bien fait. Alors oui certains personnages sont caricaturaux, et l'interprétation est inégale (fade Jean-François Poron, tandis que Jean Marais est pour une fois plutôt bien, même si c'est la belle Marina Vlady qui s'en sort le mieux), mais alors que le roman était à la longue assez ennuyeux (pour ne pas dire autre chose), Delannoy trouve le moyen pour maintenir le cap jusqu'au bout, si bien que l'émotion est en définitive loin d'être absente, à l'image d'une dernière scène juste et émouvante... Ceux ne jurant que par la Nouvelle Vague risquent donc sérieusement de se couper les veines dès les premières images (ils avaient d'ailleurs commencé lors de la sortie du film), mais pour ceux capables d'apprécier un beau spectacle classique, le plaisir sera là. Une bonne surprise.