Quatre visages de l'amour
Vu en avant-première lors de sa sortie La Princesse de Montpensier adapté de la nouvelle éponyme de Madame de Lafayette: le film, très inspiré, s'attache surtout au portrait de la jeune Marie de Mézières et à sa passion pour son cousin, le sensuel et félin Henri de Guise alors qu'elle va devenir, bien malgré elle, l'épouse du Prince de Montpensier plutôt charmant et bien tourné d'ailleurs, mais qui ne fait pas battre son coeur..
On est en 1562, les guerres de religion font rage et le prince confie sa jeune épouse au Comte François de Chabannes, bel homme mûr, posé et réfléchi qui deviendra son précepteur, son ami, son confident, et bientôt son amoureux sans espoir, ayant lui aussi succombé à la grâce et à la vivacité d'esprit de la princesse.
Un film aux décors et aux costumes somptueux, tourné dans les châteaux de Blois, d'Anjou et d'Auvergne et la présence de jeunes comédiens investis et fougueux : une femme aimée de quatre hommes, et quatre visages de l'Amour conjuguant désir, ferveur et passion.
Superbe personnage que le Comte de Chabannes incarné de façon bouleversante par Lambert Wilson qui après avoir tu son amour saura s'oublier pour lui, face à la passion charnelle et égoïste du Duc de Guise, volage et inconstant, et les très belles prestations de Mélanie Thierry, gracieuse, volontaire et déterminée dans le rôle titre, du magnétique Gaspard Ulliel, un "balafré" au charme irrésistible, (plus craquant que lui tu meurs!) et une découverte de choix en la personne du délicieux Raphaël Personnaz dans le rôle du Duc d'Anjou, futur Henri III, amoureux fou de la jeune femme, plein de malice et d'ardeur.
Petit bémol toutefois concernant G. Leprince-Ringuet qui manque ici cruellement de prestance et surtout de présence !
Un film d'amour sur fond d'Histoire et de batailles sanglantes et tout le talent de Bertrand Tavernier: j'ai beaucoup aimé.