Piège de vestale
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Si je me souviens bien, dans le Bistro des horreurs, on y dit que Clouzot était pratiquant de S&M. Je n'en suis plus sûr. Peut-être qu'ils ont juste dit qu'il était fasciné. En tous cas, apprendre que l'auteur y portait un certain intérêt m'a rendu curieux sur ce dernier film réalisé par ce brave homme. Ça me fait penser que j'ai appris il y a quelques jours seulement que Fat Mike de NoFx était aussi à fond dans cette pratique, il a même déclaré à plusieurs reprises qu'il trouve sa vie sexuelle plus passionnante que sa vie de punkrockstar. Mais revenons à Clouzot. Ou plutôt revenons au film.
Le scénario comporte des faiblesses. Pour ma part, j'ai trouvé que c'était un peu timide, que ça aurai tpu être poussé plus loin en terme de S&M. En même temps, ça offre une image moins cliché de cette pratique. J'ai aussi regretté le passage plus romantique : à mon avis, l'auteur se perd un peu, ou plutôt perd son sujet, d'ailleurs ça ne raconte pas grand chose et pourtant ça dure... Pour le reste, c'est très chouette. La manière dont l'héroïne se laisse prendre au jeu. Ce n'est pas sans rappeler "50 shades of Grey" dont je n'ai vu que le film (qui n'est pas le navet attendu, sincèrement). Mais aussi, ce qui m'a plu, c'est toute la thématique du voyeur ou du regardant, c'est selon. Tout au long du film il y est question de voir l'autre ou de se regarder en face.
Ce thème est renforcé par une mise en scène ingénieuse de Clouzot. Ma séquence préférée, c'est celle où le couple imagine ce qu'ils diront à une troisième personne : Clouzot filme alors une présence invisible, et cela fonctionne si bien qu'on a l'impression de voir ce personnage, on l'imagine très facilement se mouvoir sous les ordres de Josée. Il y a aussi les rêves, les hallucinations, les trompe-l’œil artistiques ou tout simplement le jeu de chat et souris des deux opposants à la fin sur le toit. Et puis pour un premier film en couleur, Clouzot se débrouille assez bien. Les acteurs sont très bons aussi, et puis très beaux ! Ce Laurent Terzieff a vraiment une drôle de tronche et pourtant sa gueule me plaît, son regard, sa façon de bouger.
Bref, j'ai passé un bon moment devant ce film même si je ne vous cache pas que le 4ème cinquième m'a moins plus que le reste du film.
Créée
le 10 sept. 2016
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