Petite comédie assez sympathique et dépaysante, dans l’esprit du premier volet, qui nous entraîne dans les paysages magnifiques du Caucase au début de l’ère Brejnev. On y retrouve Chourik, qui a décidément le don de se retrouver au milieu de situations rocambolesques malgré lui. Il a un côté Tintin des premiers albums, avec cet air ingénu et ce talent pour toujours retomber sur ses pattes (son passage dans l’asile rappelle fortement Les cigares du Pharaon).
L’humour est assez bas du front. On rigole de la stupidité des personnages, de situations gênantes causées par l’ivresse (l’alcool qui est d’ailleurs étrangement omniprésent dans cette région musulmane) et on a droit aux grands classiques de la rigolade : le personnage coincé dans son sac de couchage, l’âne qui refuse d’avancer, les déguisements ridicules, les maladresses diverses… toutes ces choses qui font rire des deux côtés du rideau de fer.
Il y a des scènes muettes en accéléré qui rappellent Benny Hill et d’autres qui se rapprochent plus des films avec de Funès de la même époque (qui cartonnent en URSS), bref, que de la finesse, mais ça reste drôle la plupart du temps.
C’est un type de comédie qui m’a l’air typiquement soviétique : l’absurde et les scènes de comédie musicale rappellent « Ivan Vassilievitch change de profession », du même réalisateur, avec des acteurs qui en font des caisses et des rebondissements incessants.
Le film (d’après Wikipédia) n’avait pas plu à la censure et n’aurait jamais dû être diffusé, il a fallu l’intervention personnelle de Brejnev pour qu’il sorte en salle (avec succès : 76 millions d’entrées, soit un tiers du pays). Effectivement, j’ai été étonné de voir que, dans un film soviétique, le méchant de l’histoire (le camarade Saakhov, celui qui organise l’enlèvement de Nina pour l’épouser contre son gré) est un représentant de l’État qui abuse de son pouvoir pour arriver à ses fins.