La Prisonnière du désert par raisin_ver
La prisonnière du désert peut être vue comme la quête de deux hommes qui poursuivent des chimères oubliant au passage ce qui les attend ailleurs.
Pour le personnage de Ethan, la chose est un peu plus floue, c'est un marginal, un Johnny Reb qui ne fait rien comme tout le monde, capable des pires bassesses bref un anti-héros. Pourtant, on s'attache à lui car John Wayne lui donne l'épaisseur de ses grosses épaules, le charisme et le magnétisme qui en font un personnage hors norme et sans lui, le pauvre Martin n'aurait pas été loin. Il y a beaucoup à dire sur son personnage, on pourrait écrire des pages et des pages sur l'attirance qu'il engendre et l'effroi qu'il suscite, bref un mythe.
Martin a quelques difficultés à la lecture, chute un peu trop souvent sur les bancs, a une maladresse phénoménale avec les femmes, s'emporte vite mais cette quête lui tient tant à cœur qu'il en oublie l'essentiel, sa vie, une femme. Femmes qui ont d'ailleurs une réelle importance dans ce film.
John Ford ajoute à tout cela une réalisation parfaite dans des décors naturels magnifiques, des passages inoubliables comme celui de la lecture de la lettre, le bal, un humour bienvenu et des personnages secondaires extraordinaires (le capitaine-révérend, Moïse, le méchant, le courtisan, le mexicain, Look...).
Un chef-d'œuvre, encore un pour Ford, à découvrir pour son côté légendaire, à revoir pour se nourrir de la quintessence du cinéma.