Un bon petit thriller français, imparfait mais tendue et généreux.
Le nouveau film d'Eric Valette, déjà auteur du remarqué polar Une Affaire d'Etat, est carré, efficace, du travail d'artisan modeste et bien effectué. Et dans l'univers si plat du genre français, ça fait carrément plaisir.
La réal est discrètement stylisé, les acteurs sont bons, aidés par des répliques qui claquent, permettant un certain bagout, et sonnent rarement faux (ça fait quand même bizarre de voir un thriller où on parle en français, faut quand même avouer ça à la base).
Dupontel mouille le maillot, on sent qu'il s'investit émotionnellement et physiquement, permettant aux séquences d'action d'avoir un cachet à la fois spectaculaire et humain. Stéphane Cébac, qui campe le serial killer qui s'acharne à lui pourrir la vie, est pas mal, redoutable malgré ses airs de beau-fils idéal, d'ailleurs physiquement c'est un sosie très flippant de Jean-Luc Delarue, ce qui rend tout de suite les choses plus flippantes.
Alice Taglioni est surprenante de justesse, en plus d'être sculpturale elle joue carrément bien la flic badass qui en veut (son excellente séquence d'introduction).
Alors, si le film n'égale pas le brio avec lequel le récent « A bout Portant » mêle l'action et l'émotion, et si Valette ne retrouve pas le formalisme plus aboutie d'Une Affaire d'État, le film reste brut, généreux et prenant. Ça se tient gentiment jusqu'au bout, et les séquences d'actions sont bien chouette (l'évasion de prison, la course-poursuite à contre-courant sur l'autoroute).
" Pour une fois, j'ai essayé de viser" dit la flic incarné par Taglioni, et le film donne l'impression d'avoir respecté cette devise, pour une fois en France, les mecs se sont efforcés de faire un film qui se tient. Modeste mais appréciable.