Faire face à ce(ux) qui nous ronge est invraisemblable.
Comment réagir et Pourquoi vouloir avancer vers la source de cette douleur ?
Pour Beth, répondre à sa douleur par la colère lui semble de prime abord la solution la plus juste. Un mari qui se suicide en laissant une lettre énigmatique (dont seul Beth comprendra réellement le sens), une grande et sublime maison dénuée de vie...
... Et les doutes.
Des doutes sur celui qu'elle pensait connaître par cœur, celui qui lui a offert la protection de ses pensées noires, qui leur a érigé une maison, qui était prêt à tué pour elle :
Qui a tué pour elle.
La Proie d'une Ombre de David Bruckner est comme l'œuvre du personnage d'Owen : une prouesse architecturale .
D'une beauté visuelle indéniable, jouant habilement avec les illusions et une bande originale immersive, ce film porté avec force et conviction par Rebecca Hall incarne sans artifice une réalité sordide rarement aussi bien représentée sur nos l'écrans : Un Deuil.
Une violence dans la vie de Beth qui va raviver en elle son plus sombre tourment : La Dépression.
C'est en fuyant la réalité de son mal-être que David Bruckner nous offre cette plongée dans le fantastique, où L'OMBRE, le "Nothing", va tenter de ramener Beth à lui par tous les moyens.
Beth ne sera d'ailleurs jamais apte à répondre à ma question "comment avancer vers cette douleur ?", car il n'y a pas de réponse.
Aucun moyen d'affronter son Deuil entièrement, et aucun moyen de fuir sa Dépression totalement.
D'ailleurs, si Beth réussi à s'en sortir (cette fois-ci), ce n'est pas par elle-même, mais uniquement grâce au soutient de ceux présents pour elle. L'importance du soutient mise en valeur.
Bien sur, cantonner ce film à uniquement ces éléments est cependant une folie. Approfondir le travail du fantastique fait sur le film est une mine d'or que je vous invite à explorer.
Mais La Proie D'une Ombre, c'est une leçon difficile à accepter sur l'amour.
Car qu'est donc le deuil, si ce n'est la marque ultime de l'amour ?