Quel doux plaisir pour un cinéphile que de découvrir une petite perle méconnue, le genre dont on ne sait pas grand chose et qui permet de se la raconter sévère en soirée ("Le dernier "Rambo" ? Oui, pas mal, mais ça vaut pas "The naked prey""), au nez et à la barbe de tout ces petits branleurs à guitare. Sensation fort agréable qui s'empare de moi dès les premières images de "La proie nue", cinquième mise en scène du comédien Cornel Wilde, qui donne d'ailleurs sacrément de sa personne en tant que premier rôle.
Tourné dans de magnifiques extérieurs, le film de Wilde se veut une relecture "moderne" des mythiques "Chasses du comte Zarrof", suivant le chemin de croix d'un trafiquant d'ivoire pris en chasse par une tribu tout sauf amicale dans l'Afrique coloniale de la fin du 19ème siècle.
D'une épure proche de l'expérimentation, constituée de peu de dialogues et rythmée par un score à base de percussions, "La proie nue" ne s'encombre pas de grands discours, décrivant simplement l'homme comme un animal de plus, par le biais de la confrontation entre deux races incapables de se comprendre, le tout renforcé par des stockshots animaliers certes un peu encombrants sur la durée.
Injustement oublié aujourd'hui par une grande partie du public, "The naked prey" est un survival intense et violent, âpre et tendu comme un string, qui a sans aucun doute inspiré Mel Gibson pour son grandiose "Apocalypto".