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Adaptation de l’un des plus grands romans de la littérature française de la seconde moitié du siècle dernier, La promesse de l’aube d’Eric Barbier est un beau défi pour ce qui est de rendre hommage à...
le 20 déc. 2017
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Certains romans devraient rester à l’état d’œuvres littéraires si l’on en constate leur adaptation. Car, pour quelqu’un n’ayant pas lu le format littéraire, on sort de la projection sans aucune envie d’aller le découvrir. Ou alors « La Promesse de l’aube » fait partie de ces textes inaptes à être correctement mis en images ou encore peut-être qu’Eric Barbier n’était pas l’homme de la situation pour cette transposition, lui qui est plutôt à l’aise dans le polar comme l’a prouvé le plutôt bon « Le Serpent ». Mais ça on ne le saura jamais. Toujours est-il qu’en l’état ce long-métrage est majoritairement raté dans les grandes largeurs et qu’on trouve les deux heures qu’ils durent bien longues. Plus le film avance et plus on se dit que ça ne remontera jamais la pente et à raison. Ce n’est pas non plus un naufrage, tout n’est pas à jeter, on pense notamment à la très belle partition musicale et une reconstitution soignée, mais c’est une maigre consolation au vu du reste.
Une telle histoire narrant la destinée d’un homme sur plusieurs années avec en principal axe narratif l’amour d’une mère pour son fils et la relation fusionnelle qu’ils entretiennent méritait plus de panache, plus de puissance émotionnelle et surtout plus de souffle romanesque. Tout ce que « La Promesse de l’aube » ne parvient quasiment jamais à restituer à son spectateur. Cet amour maternel inconditionnel qui vampirise chaque mouvement d’un fils, cette affection étouffante est pourtant bien rendue mais jamais on n’est ému voire même touché par ces rapports excessifs et quelque peu dysfonctionnels. Le long-métrage de Barbier se rêve en fresque imposante à l’ampleur romanesque à peine cachée mais jamais on ne ressent ce quelconque vent de passions qui aurait du nous étreindre durant toute la projection.
On assiste à une accumulation de séquences qui nous apparaissent décousues. Elles sont censées rendre compte de la vie de Romain Gary, de la réminiscence la plus anecdotique au souvenir le plus important sans qu’aucun ne vienne jamais vraiment nous intéresser. Le début en Pologne est triste et compassé quand la suite à Nice s’avère peut-être la partie la plus intéressante sans pour autant nous sortir de notre torpeur. Quand, enfin, arrive Pierre Niney, on se dit que le film va prendre une tournure autrement plus stimulante et moins académique mais non c’est encore pire, la suite des péripéties de l’auteur durant la guerre s’avérant molle et laborieusement contée. Le désintérêt s’avère alors de plus en plus prégnant et, las, nous en sommes réduits à suivre les incarnations ratées de Charlotte Gainsbourg et du César du meilleur acteur pour « Yves Saint-Laurent ». Car l’un des plus gros handicaps de « La Promesse de l’aube » est, plus qu’un casting raté, le manque de direction d’acteurs du metteur en scène. Le duo principal est en effet en surchauffe totale, alternant ridicule et moments en totale roue libre. Une grosse déception.
Créée
le 24 déc. 2017
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