John,journaliste au Washington Post,perd sa femme,victime d'une tumeur au cerveau.La défunte avait des hallucinations dans lesquelles apparaissaient d'étranges créatures ailées,ce qui était attribué à sa pathologie.Jusqu'à ce que le veuf découvre,deux ans plus tard à Point Pleasant,petite ville de Virginie,des personnes décrivant le même "homme-papillon".Cet être,dont on ignore la nature exacte,ange?démon?extra-terrestre?,annonce des catastrophes qui effectivement se produisent.Tout ceci,aussi étonnant que ça paraisse,est tiré d'évènements réels.Enfin,pas mal extrapolés quand même.Ce qui est vrai,c'est que le Silver Bridge,pont enjambant l'Ohio,s'est bien effondré le 15 décembre 67,et pas le 24 comme dans le film,ce qui provoqua la mort de plus d'une quarantaine de personnes.Vrai aussi que, dans les semaines précédant le drame,de nombreux témoignages font état de l'apparition de l'homme-papillon.Le reste,c'est de la fiction.On n'a jamais su qui était vraiment cette créature,ni si sa présence était liée à l'écroulement du pont.La légende veut qu'il ait été là pour annoncer l'imminence de la catastrophe,mais rien ne le prouve.Quoi qu'il en soit,Mark Pellington,très doué pour traiter les sujets mystérieux et inquiétants,il l'a brillamment démontré avec "Arlington Road",était le réalisateur idéal pour raconter cette histoire.A grands renforts d'effets visuels et sonores,il crée une ambiance mystérieuse,angoissante,stressante,et s'appuie intelligemment sur l'habile scénario de Richard Hatem.Le début du film est un peu lent et on ne voit pas très bien où ça veut en venir mais,une fois la seconde enclenchée,ça devient vraiment prenant.John,c'est Richard Gere,comme souvent impérial.Il exprime avec puissance les interrogations et le désarroi d'un personnage dans un état "proche de l'Ohio" dans tous les sens du terme.Cet homme rationnel se trouve aux prises avec des forces occultes qui le dépassent et le tourmentent,remettant en question ses certitudes.Gere est solidement entouré des comédiens de haut niveau que sont Laura Linney,Will Patton et un Alan Bates qui se fait rare et qu'on a plaisir à revoir.