Auteur de l'excellent « Arlington Road », Mark Pellington sombre ici comme jamais avec cette « Prophétie des ombres ». Cherchant désespérément à créer une atmosphère oppressante, le réalisateur se complaît dans les pires effets toc à base d'images déformées et d'effets sonores d'un autre âge, ce qui est évidemment la dernière chose à faire. Pourtant, pendant un petit instant j'y ai cru,
la conversation téléphonique entre notre héros et l'inquiétant Indrid Cold
m'ayant même donné quelques frissons. Enfin allons-nous voir ce mystère un minimum concrétisé, loin de tout ce prêchi-prêcha pesant sur l'au-delà et les esprits, mais non.
On en revient vite à ces effets dramatiques grotesques, à ces incohérences en veux-tu en-voilà, à cette dimension ultra-mélodramatique que Richard Gere surjoue avec médiocrité. Heureusement, Laura Linney, Alan Bates et quelques réflexions éparses viennent apporter (un peu) de subtilité au résultat, pour lequel j''aurais sans douté été un peu plus indulgent s'il n'y avait pas cette scène finale incroyablement mal filmée alors qu'elle est censée être le clou du spectacle : le crime artistique n'est pas loin... Bref, si je suis loin d'être opposé à ce que le cinéma traite des esprits et de leur existence, encore faudrait-il que cela soit autrement que dans ce nanar chichiteux, longuet et en définitive assez ennuyeux.