Ken Russel aurait réalisé ce film en réponse à "Pretty Woman".
L'intrigue est faible en terme de dramaturgie : peu de conflits, peu de tension, on suit simplement une prostituée qui s'adresse directement au spectateur pour lui expliquer le quotidien d'une prostituée. C'est parfois un peu facile et convenu (comme si nos a priori étaient fondés), mais ça se regarde grâce à la tonalité du film : Russel a en effet privilégié un ton léger, proche de la comédie, ce qui fait que les passages plus durs ne sont absolument pas misérabilistes (même si le fond reste glauque).
La mise en scène est intéressante aussi : les décors sont simples, ancrés dans notre réalité, sans doute pas assez exploités. Mais l'on suit bien l'héroïne grâce à un découpage qui la colle afin de la laisser s'exprimer face caméra. L'actrice est plutôt douée et n'a pas peur de se mettre en danger. Les autres acteurs font bien le boulot aussi (on retiendra le mac). L'aspect crade permet effectivement de contraster au mieux avec "Pretty Woman" mais il reste un travail de lumière plutôt soigneux lors de certaines scènes, ce n'est pas juste sale et la photographie est loin d'être moche.
Bref, ça se regarde assez bien, grâce au ton et au personnage/actrice principal.
Attention, à ne pas confondre avec le péripatéticien qui désigne un philosophe qui suit la doctrine d'Aristote.