Vingt ans après la cinquième et dernière saison de la célèbre série "La Quatrième Dimension", voilà que quatre des plus brillants réalisateurs de fantastique des années 80 unissent leurs forces pour réaliser une adaptation cinématographique. Ou presque ! Constitué de quatre segments, le film n'est en fait qu'une compilation de courts-métrages, eux-mêmes de simples remakes d'épisodes passés.
Le premier segment, remake de l'épisode "La Grandeur du Pardon", nous présente un raciste transporté dans le temps où, à chaque époque, il sera pris à parti par ses tortionnaires comme s'il était l'ennemi. Ainsi, le voici propulsé en pleine Seconde Guerre Mondiale et traqué comme un juif, puis considéré comme un noir par des membres du Ku Kux Klan ou encore pris pour un soldat vietnamien pendant la Guerre du Vietnam. L'épisode, réalisé par John Landis, n'est pas très impressionnant mais très amusant et surtout assez noir, devenant dès lors une excellente (réelle) introduction.
Le deuxième segment est quant à lui mis en scène par Steven Spielberg et c'est pourtant le morceau le plus raté de tous. Poétique, joliment interprétée et même profondément touchante, cette histoire de retraités rajeunissant le temps d'une soirée grâce à un nouvel arrivant aux pouvoirs magiques est certes mignonne et fantastique mais n'a rien de vraiment effrayant. Dommage pour M. Spielberg qui nous livre ainsi un segment gentil mais peu en accord avec le reste du film...
Pour le troisième, c'est le fabuleux Joe Dante qui se charge d'adapter l'épisode "C'est une belle vie" en modifiant certes légèrement l'atmosphère de l'histoire (il instaure un suspense inédit et bienvenu quant à l'identité du mystérieux petit Anthony) mais propose un univers graphique déjanté où monstres cartoonesques effrayants et décors psychédéliques parfois inspirés de Robert Wiene rejoignent un scénario dans le fond terrifiant. Sans nul doute le segment le plus réussi des quatre !
Le dernier, et non des moindres, est la relecture façon George Miller de l'un des plus célèbres épisodes de la série : "Cauchemar à 20000 pieds", avec William Shatner. Il est remplacé ici par le tout aussi convaincant John Lithgow qui va découvrir que lui seul peut voir une créature monstrueuse en train de détruire progressivement l'aile de l'avion dans lequel il se trouve. Un segment final en soi réussi (notamment au niveau du design de la créature) mais bien moins prenant que l'épisode original, alors toujours voilé du aura culte. Cependant, le réalisateur de Mad Max arrive à nous mettre un dernier petit coup de pression pour cette adaptation inégale mais qui contient quelques bonnes idées.