Etant un grand amateur de la série La quatrième dimension, ainsi que ses diverses suites (La cinquième dimension et La treizième dimension), il fallait que je me plonge dans le film, ne l'ayant pas vu à l'époque. Enfin film si l'on veut, puisque c'est en réalité un film à sketches, découpé en 4 parties.
Est-ce que le film sera à la hauteur de la série culte ?
Un premier sketch confronte un homme raciste à sa haine, se voyant successivement transposé dans la peau d'un juif en pleine Shoah, puis celle d'un noir poursuivi par des membres du Ku Klux Klan, puis enfin celle d'un asiatique en pleine guerre du Viêt-nam.
Le second sketch prend place dans un hospice, où les résidents, vivant leurs derniers jours, auront le droit, l'espace d'une nuit, de retomber en enfance.
Le troisième se passe dans une maison où un enfant dispose d'un pouvoir terrifiant qui lui permet de matérialiser ses pensées, et ainsi obtenir de sa famille tout ce qu'il souhaite.
Le quatrième et dernier nous transporte à bord d'un avion, dans lequel un passager panique et croit apercevoir un monstre juché sur l'aile de l'appareil, et tentant de détruire le réacteur.
Si le premier sketch, réalisé par John Landis, respecte l'esprit de la série originelle, nous livrant une histoire fantastique saupoudrée d'une morale anti-préjugés et anti-guerre, comme Rod Serling, le créateur de la série, aimait nous en servir, la suite se révèle bien moins fidèle. Tout dégringole avec cette débandade de marmots qui font joujou dans l'hospice, nous faisant bien comprendre que nous sommes dans l'univers enfantin de Steven Spielberg. Enfonçant encore plus le clou, la troisième partie, signée Joe Dante se montre acadabrantesque, le gamin projetant sa soeur dans un dessin-animé et faisant apparaître toutes sortes de créatures en latex, rigolantes, et exaspérantes. La quatrième relève légèrement le niveau, bien que George Miller soit à des années lumières de Mad Max et plus proche des Sorcières d'Eastwick.
Bref, La quatrième dimension est une déception, principalement car le public visé n'est pas du tout le même que celui auquel la série s'adressait, composé en majorité de grands ados ou adultes. A l'inverse ici ce sont les enfants qui sont visés, excepté pour le premier sketch, et la farce ressemble finalement plus à un comédie horrifique d'Halloween à regarder en mangeant des pop-corns. Certes ça peut s'avérer sympathique à visionner avec ses enfants, mais l'on est loin des réflexions et angoisses que nous servait la série. Pas une mauvaise production, mais simplement un film à sketch dans l'esprit Landis/Spielberg/Dante (LSD ?), d'ailleurs pas très créatif soit dit en passant.
A noter également qu'une tragédie aura eu lieu sur le tournage, puisque Vic Morrow, Renee Chen, et My-ca Dinh Le sont morts accidentellement durant la scène se déroulant au Viêt-nam dans le premier sketch.
Pour conclure, si vous avez vraiment vu tous les épisodes et que vous êtes insatiable, ce film reste à voir, mais n'en espérez pas trop, surtout si vous vous attendiez à quelque chose de vraiment mystérieux. Les enfants y trouveront leur compte, et tiendront là quelque chose de sympathique à regarder pour Halloween, entre Creepshow et Gremlins.
Mention spéciale pour le prologue signé John Landis, dans lequel il fait intervenir son comparse Dan Aykroyd (Blues Brothers, Un fauteuil pour deux...) hilarant, mais nous annonçant la couleur dés le début.