Giallo à la Grecque
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Un avion explose en vol,tuant tous les passagers.Parmi eux,il y a un richissime homme d'affaires londonien,ce qui permet à sa jeune et infidèle épouse de bénéficier d'une assurance-vie d'un million de dollars.Tout le monde pense que c'est elle qui a fait piéger l'avion,à commencer par la compagnie d'assurances qui envoie à ses trousses son enquêteur Peter Lynch afin qu'il prouve l'arnaque.La veuve se rend à Athènes pour encaisser l'argent mais elle est assassinée et le magot est dérobé par le tueur.La police grecque,Interpol et Lynch essaient de résoudre l'affaire mais le mystérieux assassin continue à éliminer ceux qui sont mêlés à cette histoire."La queue du scorpion" est un giallo bon teint qui utilise tous les codes du genre:une intrigue criminelle alambiquée,un serial killer sadique qui joue du couteau,des jolies filles souvent peu vêtues qui servent de proies,des décors insolites et inquiétants.Distribué par la Titanus,produit par Luciano Martino et réalisé par son frère Sergio,le film débute à Londres pour ensuite se passer essentiellement à Athènes,ce qui nous offre de belles images de ces deux villes.Le script est l'oeuvre de trois auteurs,dont l'excellent Ernesto Gastaldi qui a beaucoup travaillé dans la série B italienne des années 60-70,écrivant notamment de nombreux scénarios de westerns spaghetti ou de polizotti,ces polars violents qui connaissaient un vrai succès à l'époque.Il a même bossé,sans être crédité, sur le scénario de "Il était une fois en Amérique" de Sergio Leone.L'histoire ici racontée est compliquée et astucieuse,mais un peu trop embrouillée.Sergio Martino,sans atteindre le niveau de Dario Argento ou Mario Bava,accomplit de la belle ouvrage,proposant une mise en scène très sophistiquée.La photo est de qualité,et le cinéaste s'appuie sur de beaux décors dont il souligne l'étrangeté en usant de la profondeur de champ mais surtout des plongées et contre-plongées,faisant quelques incursions dans le psychédélique alors à la mode.La verticalité,c'est son truc et il aime à filmer dans des escaliers,sur des toits,dans des appartements ou même sous la mer des personnages évoluant sur des plans différents.Il nous entraîne ainsi dans les coulisses et sur la scène d'un théâtre vide,dans une grotte sous-marine,dans un restaurant avec vue sur l'Acropole et dans plein d'autres endroits inondés de soleil ou envahis par l'obscurité.Il y a malheureusement un gros problème de rythme et de densité,trop de scènes s'étirant exagérément au fil de bavardages sans grand intérêt.Certes,le giallo est un genre lent,mais les lenteurs doivent y être agréables car elles sont censées participer à la tension générale,que ce soit par leur esthétique ou les informations qu'elles divulguent.Ici,elles sont plutôt vides de sens et font retomber l'ambiance,d'autant que les personnages manquent d'épaisseur.La musique de Bruno Nicolai accompagne opportunément les diverses atmosphères de l'histoire,alternant âpreté stressante et vivacité décontractée et utilisant beaucoup les instruments à cordes.Ce n'est pas du Morricone mais ça fait le job.Les comédiens sont des seconds couteaux,c'est de circonstance,qui donnent des performances correctes mais manquent d'envergure,à l'instar de l'acteur principal,le bellâtre George Hilton.Ils viennent d'un peu partout,ce qui n'a pas dû favoriser l'homogénéité de l'interprétation.Hilton est un anglo-uruguayen,Alberto de Mendoza est argentin,Luis Barboo espagnol et Luigi Pistilli,qu'on a vu dans des westerns de Leone,est italien.Pareil pour les magnifiques filles que sont la suédoise Anita Strindberg,l'italienne Ida Galli,qui apparait au générique sous le pseudo d'Evelyn Stewart,ou la française Janine Raynaud qui a beaucoup tourné dans les films érotiques de Michel Lemoine,dont elle fut l'épouse.
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le 26 mai 2020
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