Critique - La Rage au ventre

Dans certaines oeuvres du septième art, tout un scénario peut reposer sur un seul homme. "La Rage au ventre", ou "Southpaw" en américain, fait la part belle à Jake Gyllenhaal (Prisoners, Nightcall), dont le talent n'est plus à prouver. Ce dernier incarne un champion de boxe, Billy Hope, auquel tout réussit. Sa vie est bouleversée lors du décès accidentel de sa femme : Hope perd alors les pédales et va devoir reprendre en main son existence, et racheter la confiance de sa fille, Leila. La rage au ventre possède un atout indéniable, celui de ne pas miser uniquement sur la boxe et d'installer son intrigue dans le quotidien misérable d'un boxeur en chute libre. Le film n'accuse aucune longueur, grâce à une action quasi permanente : les combats sont rythmés, péchus, et transmettent l'énergie déployée par Billy Hope, qui en ressort très rarement indemne. Les différents acteurs assurent sans nourrir des prestations d'exception, à l'exception de deux hommes : Forest Whitaker, qui apporte une dimension humaine au monde de la boxe dans le rôle du nouveau coach ; comme il le prouve, un combat, ça ne se gagne pas avec les poings, mais avec la tête. Gyllenhaal, qui avait perdu quinze kilos pour jouer dans Nightcall, développe pour "La Rage au ventre" sa musculature pour paraître, une fois encore, transformé. Jake Gyllenhaal est l'un des acteurs les plus talentueux de sa génération, et il le prouve en nous embarquant dans une histoire singulière, forte en rebondissements. L'acteur ne fait qu'un avec le personnage, et on ne peut qu'éprouver de l'empathie pour Billy Hope, un homme perdu après le décès de sa femme, son unique métronome. La Rage au ventre se démarque par son intrigue, brillament mise en scène, et par la prestation des acteurs principaux. L'ensemble tend à mettre en avant une histoire humaine, plus que sportive, et c'est un pari gagnant.