je ne sais pas. Il y avait quelque chose de trop simpliste dans la narration, une évidence si immédiate qu'au final l'attachement à Fanny ne s'est pas fait. L'image ne m'a pas parlé non plus. Je suis allé voir ce film parce que j'étais intéressé par comment l'histoire de la "libération" d'une femme pouvait être contée au spectateur que je suis en 2020. Peut-être aussi parce que "Le portrait de la jeune fille en feu" de Céline Sciamma m'avait montré la portée qu'un film d'époque pouvait avoir si il était bien orchestré. Cela dit ici que nenni. Une voix off nous explique ce que la protagoniste ressent, la caméra tournoie lorsque la musique s'intensifie et la morale semble aussi profonde que le seau qui leur fait office de toilettes.
Madame a suivi un maître, puis a cru pouvoir en trouver un autre. Droguée puis sevrée elle voit que c'est la compassion qui manque aux deux camps et s'en va défendre une cause présentée comme incontestable. Je me demande ce qui a convaincu le réalisateur que nous raconter cette histoire avec si peu de contradictions était une bonne idée. Pourquoi Fanny est elle si pure? Pourquoi ses erreurs sont-elles si compréhensibles? Pourquoi le monde des hommes est-il responsable de ce qu'elle a fait et fera? Au final il semblerait qu'ici il n'y a pas lieu de se poser de questions. Alors à quoi bon? À quoi bon les dogmes? À quoi bon l'interprétation? À quoi bon les acteurs? Les choses sont ce qu'elles sont. La démonstration est là mais le coeur est ailleurs.