Jean Renoir se défend d'avoir réalisé une étude de moeurs. Pourtant, au château du marquis de la Chenaye (Dalio), où celui-ci "donne" une chasse, le spectacle de la vie aristocratique n'apparait pas anodin et présente une classe oisive, sans honneur ni valeurs. Au-delà, elle est un mauvais exemple pour une domesticité dont Renoir montre qu'elle peut sombrer aussi dans de similaires travers et dans le même grotesque. L'état de crise issu de diverses turpitudes sentimentales qui conclut le récit rassemble d'ailleurs maitres et valets dans une situation de farce tragi-comique où le rapport social et poli entre les protagonistes explose.
L'indignité et la passion amoureuse feront peut-être une victime expiatoire de l'aviateur Jurieu, un des rares à échapper , par son sens de l'honneur et son romantisme, aux coups de canif satiriques de Renoir. La partie de chasse que filme le cinéaste est significative: elle réunit la société des maitres et celle des valets dans un carnage insouciant et indécent où le gibier pourrait imager l'innocence et la liberté sacrifiées à la règle du jeu sociale, laquelle reprendra sa place, sans nul doute, après les incidents, après qu'on a retrouvé ses esprits.
Indépendamment du sens que porte les personnages, on assiste dans le film à de jolis numéros d'acteurs, en particulier de Marcel Dalio, en maitre de maison, de Carette et Gaston Modot, respectivement le braconnier gouailleur et le garde-chasse jaloux qui ne cessent de se quereller.