Alors que la 1e guerre mondiale s’est déclenchée en Europe, elle étend ses ramifications au fin fond de l’Afrique profonde. Lorsque le baroudeur Charlie (Humphrey Bogart) propose à Rose (Katharine Hepburn), célibataire missionnaire de 40 ans et méthodiste de fuir sur son vieux rafiot, il n’imagine pas ce qui va lui arriver. La regardant comme une vieille fille racornie il va découvrir que cette femme, au contraire, est une aventurière et une âme de feu. Elle l’entraîne dans un projet rocambolesque qui a de quoi effrayer les plus courageux.
The African Queen repose entièrement sur le duo de ces deux grands acteurs fabuleux campant deux caractères totalement opposés. C’est un véritable bonheur de les voir jouer ensemble. D’un côté Rose, britannique distinguée, toujours impeccable même après plusieurs jours passés sur le rafiot ; de l’autre Charlie, aventurier sans manière mais de plus en plus impressionné par cette femme hors norme. Les dialogues écrits avec beaucoup de soin mettent en valeur leur jeu d’acteur.
Tous deux évoluent au contact l’un de l’autre. Rose devient de plus en plus naturelle et s’épanouit en vivant cette expérience à des années lumières de la vie bien rangée qu’elle connaissait jusque là. Tandis que Charlie s’efforce de devenir plus « civilisé » et de soigner son apparence extérieure. Et en définitive, les deux sont bien plus proches l’un de l’autre qu’on pourrait le croire dans un premier temps, un peu givrés sur les bords…
Les conditions du voyage ne cessent de les rapprocher : pluie diluvienne, descente des rapides, bêtes sauvages, moustiques et finalement le danger des allemands et le but qu’ils se sont fixés ou que plutôt, Rose a imposé à Charlie.
Si l’histoire met en scène une aventure un peu folle, les conditions du tournage furent elles aussi loin d’être de tout repos. Le film Chasseur blanc, cœur noir, avec Clint Eastwood s’est inspiré, en partie, de ce tournage.
The African Queen promet un beau moment de cinéma qui mêle aventure, humour et romance.