Artistiquement c'est très inégal, ça oscille entre le bon et le tout juste passable. Certains visages sont criants de réalisme et d'autres à la limite du bâclé. Pareil niveau animation les personnages peuvent être à la fois tellement souples et d'autres fois raides comme des piquets. Entre les deux soeurs qui se calinent comme des Légo et à l'inverse Kristoph qui joue, danse et chante en se mouvant comme jamais, rien d'impressionnant niveau chorégraphie mais à se demander pourquoi avoir porté tant de soin à une scène aussi insignifiante.
La mise en scène et la photographie dans les normes, rien de très excitant. On aurait apprécié un peu plus de prise de risque, c'est très formaté.
Musicalement on sent une différence avec la patte des Lopez Anderson mais ça reste plutôt subtile niveau ligne mélodique. Passablement un peu trop pathos par moment avec un piano à la crème et au miel mais la qualité de la composition prend le dessus. Carton rouge aux chanteurs, c'est vraiment à la limite du dégueulasse, les damoiselles hurlent quand il faut taper un contre si et le doubleur d'Olaf fait vraiment de la peine. À l'inverse Donald Reignoux s'en sort étonnamment bien malgré sa connotation NRJ.
Maintenant niveau intérêt du récit, je ne sais pas s'il souffre d'une différence culturelle entre les US et nos moeurs européennes, mais le coup de la tradition familiale sonne passablement faux à nos oreilles gauloises. Peut être qu'un californien se sentira plus concerné que moi dans la quête d'Olaf, pour ma part j'ai vraiment eu du mal à accrocher au délire de ce porte à porte incohérent.
Et enfin je ne vois pas ce que vient faire la Reine des neiges avant Coco. Disney et Pixar sont deux entités au talent connu et reconnu, compte tenu du passif des deux sociétés il serait injuste de dire que l'une est plus talentueuse que l'autre, elles ont chacune leur perles et leurs casseroles. Mais elles ont aussi leur style propre et le mélange Mickey & Woody passe mal. Il serait bon ton que Disney lache la bride à son poulain et lui laisse la responsabilité de l'ensemble de sa production. Car caler du fan service avant une gourmandise comme Coco on sent vraiment la main mise d'une maison mère toujours à l'affut de plus de pouvoir et de matraquage commercial.