J'essaie de connaitre un peu mieux la carrière d'Irvin Kershner, je me suis donc rabattu sur ce western fort sympathique.
D'ailleurs je suis bien dégouté, car je viens de découvrir que ce long-métrage est une suite (directe ?) à une autre oeuvre dont j'ignorais l'existence.
J'aurai dû m'en douter au regard du terme "revanche" inclus dans le titre, m'enfin dans le western, faire des suites, ce n'est pas non plus très commun.Tout ça pour dire que l'impact émotionnel et l'empathie à l'égard de certains personnages aurait pu être plus important si j'avais commencé par le bon film en premier. Sauf que je n'ai pas l'impression que ce manquement a altéré ma vision.
Passé la longue scène d'intro d'un quart d'heure, on nous montre Lord John Morgan (incarné par un Richard Harris fabuleux) qui quitte son Angleterre pour retrouver ses amis sioux, sentant qu'ils ont besoin de lui.
Arrivant sur place, il s'aperçoit qu'ils ont été chassés de leur territoire par les trappeurs et l'armée. Dès les premières minutes on entre dans le vif du sujet, puisque le personnage principal, doit montrer patte blanche face à ses futurs ennemis, en demandant quelques renseignements sur le lieu où a pu émigrer la tribu qu'il a connu. Au cours de sa conversation, il se rend compte que les quelques femmes indiennes restantes sont maltraitées, puis il assiste carrément à un meurtre perpétré de sang froid. Cette scène est terrible car elle arrive brutalement et le gros plan visant le personnage qu'incarne Richard Harris est d'une rare éloquence: il est évidemment choqué par ce qu'il a vu, ceci dit il doit néanmoins sauver les apparences, pour ne pas se retrouver tout de suite, dans une situation qu'il ne pourrait pas maitriser tout seul.
L'histoire est simple, le héros va devoir remotiver et entrainer ses troupes afin de combattre ces oppresseurs. Malgré cet écueil (le classicisme), j'ai trouvé l'ensemble de bonne facture, même s'il y a un bon coup de mou en plein milieu du récit. Puis il faut dire que c'est bien filmé, par conséquent ça passe tout seul finalement.
Encore une fois (avant de s'attaquer à des icônes comme Star Wars, James Bond et Robocop), ce n'est pas évident pour Irvin Kershner: il réalise une suite d'un film apparemment apprécié par le public, et il arrive quand même à bien s'en sortir !