"Oups I did it again", comme les crevettes le disent si bien (ainsi que les autres critiques déjà parues).
Ce nouveau volet des aventures des crevettes pailletées se déroule comme le précédent sur la route des Gay Games, mais cette fois, destination Tokyo. On retrouve l'équipe enrichie d'un nouveau. Selim été sélectionné par Matthias pour qu'il se frotte à des compétitions de niveau international. Sauf qu'il ne lui a pas dit qu'il s'agissait d'une équipe queer. Et problème ; le jeune homme de banlieue n'est pas du tout à l'aise. Un peu comme Matthias dans le premier film. A cela s'ajoute un soucis de correspondance qui laisse l'équipe plantée en pleine Russie.
On prend les même et on essaie de faire un peu différent
Premier intérêt de la suite, on connait presque tout le monde. En même temps, c'est ce que l'on cherche dans une suite. Cela permet d'approfondir les personnages, qui avaient semblé superficiellement esquissés dans le premier film. On s'éloigne de la caricature. Les personnages conservent quand même leur caractère pour notre plus grand plaisir.
Beaucoup de choses sont prévisibles, mais le scénario est suffisamment travaillé pour que chaque détail entrevu à un moment ou à un autre ait une justification plus tard.
Le succès du premier film a été suffisant, avec des présentations dans de nombreux festivals de cinéma queer à travers le monde, pour que Universal commande une suite aux auteurs. Cela n'a pas empêché Maxime Govare et Cedric Le Gallo d'y intégrer tous les thèmes qui leurs sont chers.
L'importance du message
Ceci posé, les auteurs ont vraiment cherché à montrer que tout n'est pas rose pour les personnes LGBTI+, surtout dans certains pays où sont mises en place des lois homophobes. Même si la Russie représente un des pires cas, de nombreuses situations existent en France.
On peut citer :
- L'homophobie dans les quartiers défavorisés
- Le danger des pièges via les applications de rencontre
- Les terribles thérapies de conversion
- L'homophobie de l'Eglise
L'absurdité ou le côté grotesque de certaines situations n'empêchent pas d'en mesurer la gravité. C'est le constat des auteurs après s'être documentés sur les terribles thérapies de conversion, existantes partout dans le monde, y compris en France. Nous sommes chanceux qu'elles aient été interdites chez nous en 2022.
Comme dans le premier film, on profite d'une scène finale qui fait chaud au coeur. Merci David Bowie.
Tolérance et joie multiverselle
Ce second film est toujours aussi plein de bonnes intentions. Ce n'est pas forcément subtil, mais les crevettes manquent souvent de subtilité. Il ne cherche pas à révolutionner la comédie française, mais tient à faire passer un message très fort de tolérance. De quoi avoir une petite larme, après avoir eu quelques moments d'effroi ou des éclats de rire. Et ça, ce n'est pas forcément présent dans toutes les comédies.