Le premier film constituait déjà en soi un petit miracle du cinéma français. Cette suite vient le confirmer. Elle vient surtout confirmer le talent et le travail de son équipe et de ses réalisateurs Cédric Le Gallo et Maxime Govare.
Ils nous partagent d'une certaine façon leur expérience avec la vraie équipe des Crevettes Pailletées.
C'est-à-dire une très forte histoire d'amitié mêlée à un défilé de clichés sur la communauté gays ;)
En regardant Les Crevettes Pailletées 1, je ne pensais pas que ce film me toucherait à ce point.
En fait, cela m'a rappelé un temps où je traînais beaucoup avec des personnes homosexuelles. (Et oui ! Il a de l'expérience Kekette, faut pas croire :p)
Elles étaient aussi très démonstratives comme les personnages du films.
Donc ça m'a fait l'effet d'une madeleine de Proust mais cette fois c'était plutôt avec une crevette.
Pas besoin d'être gays pour apprécier ces 2 films. En fait, derrière la comédie franchouillarde, ils constituent surtout un discours sur l'ouverture aux autres et sur l'acceptation de soi.
L'histoire de cet opus reprend 2 ans après celle du premier volet.
Comme intro, on a d'ailleurs droit à une nouvelle chorégraphie pour présenter à nouveau l'équipe (qui chante du Britney Spears habillée en mode Sailor Moon. Il faut le voir pour le croire ^^)
Cette fois, l'objectif de notre fine équipe de water-polo bras cassé est de participer à nouveau aux Gay Games qui vont avoir lieu au Japon.
Sauf que rien ne va se passer comme prévu. On a l'habitude avec les crevettes ^^
Après avoir pris un premier vol économique de passage pour la Russie. Pays bien connu pour son homophobie.
Ils vont rester bloqués là-bas. Et c'est là que les ennuis commencent…
Désolé pour les fans de natation qui ont vu le premier. Là on est partis sur une autre aventure.
Cette compétition sportive est toujours un prétexte pour réunir ces amis entre-eux pour qu'ils aient des interactions en or.
Après avoir vu le premier film, je craignais que cette suite n'ait plus grand-chose à dire ou qu'elle fasse juste une redite. En fait, elle explore et développe encore plus la thématique et ça fait très plaisir.
Notamment, avec le personnage de Selim qu'on présente au début comme homophobe, jeune arabe de la cité.
Au début, on dirait, qu'il va suivre le même parcours que le personnage de Matthias dans le premier film mais c'est différent.
Globalement, cette suite est très satisfaisante car on retrouve quasiment tous les acteurs du premier.
Ils sont toujours aussi bons.
Et surtout l'arc, le développement de chaque personnage est respecté.
Matthias, l'hétéro du groupe (le quota ^^) s'impose encore plus comme le chef de la bande. Joël veut toujours se revendiquer comme le militant LGBT/de gauche du groupe mais il y rencontre quelques difficultés. Cédric jongle toujours entre sa vie de famille et sa vie avec les crevettes.
Fred est toujours aussi féminine ^^
Aussi, ils ont pu mettre en valeur des personnages qui n'étaient pas trop développés dans le premier.
Je pense notamment au personnage de Damien joué par Romain Lancry. Un acteur que j'avais découvert dans la série Bref.
(cet épisode: https://www.youtube.com/watch?v=1m-zfWkcgrg )
Il a des scènes à jouer où il a dû bien s'éclater X)
Il y a aussi le personnage de Xavier joué par Geoffrey Couët qu'on voyait avant plus comme le queutard du groupe, celui qui était le plus libéré sexuellement :p
Il révèle dans cette suite une facette de lui-même plus sensible et même religieuse.
Chez les Russes, on a le droit aussi à des caricatures. Heureusement, ils ne sont pas tous homophobes (mais ils le sont presque tous ^^). À sa manière, le film dénonce l'homophobie présente dans le pays. Mais si on y réfléchit, cette intolérance, cette violence envers la communauté LGBT est présente dans d'autres pays comme la France, les États-Unis, etc... Elle est présente dans la société en général.
Ce second film est plus sombre que le premier. La balance est peut-être parfois un peu maladroite entre la comédie et le drame.
Il y a notamment, dans le centre pour homosexuel, cette scène horrible et drôle à la fois où on essaye de les conditionner à ne plus avoir de pulsions homosexuelles en leur envoyant des décharges électriques…
C'est une comédie engagée qu'on peut toujours qualifier de feel-good movie.
Et le message qu'ils ont voulu appuyer encore plus, c'est qu'il ne faut pas hésiter à se montrer tel qu'on est quitte à être démonstratif ou trop dans l'exagération. Il faut montrer qu'on existe.
Même si pour cela on risque l'exclusion…
-Soyez vous-mêmes. Soyez des crevettes pailletées. Parce que sinon vous restez dans le silence. Et le silence c'est la mort.