Quelle chance de faire partie d'une génération qui pourra voir sur grand écran une comédie grand public LGBT+ aussi imparfaite que #LaRevanchedesCrevettesPaillettees.
Un peu comme le premier volet, la comédie ose beaucoup, rate parfois, ne cesse d'être maladroite, mais finit par offrir un divertissement unique en son genre pour la France.
Déjà, car on est face à une de ces nouvelles comédies qui a été autant bercé par les comédies franchouillardes des annees 70/80 que par les comédies américaines des années 00s survitaminées et irrévérencieuses et parfois vulgaires. Le film se permet d’être over-the-top, de s’offrir des vrais moments de cinéma quitte à se déconnecter de sa trame et d’avoir l’audace de proposer une réalisation qui sert ses gags et les renforce. La lumière est belle, la photo a de la gueule, le film veut tout sauf avoir l’air d’un téléfilm.
L’humour envers les crevettes est toujours aussi bienveillant. A l’image de ses personnages qui s’envoient des pics en permanence le film s’amuse toujours avec eux mais rarement à leur dépens. Et quand il le fait il s’en excuse immédiatement. L’amour des scénaristes pour leurs personnages est évident, celui des acteurs aussi. La troupe est toujours au rendez-vous, rejoint par un nouveau venu plein de talent, même si malheuresement il a surement le rôle le plus fragile du film. Un rôle qu’on a l’impression d’avoir déjà beaucoup vu mais au final le film ne s’en sort pas si mal sur ce point et n’en jamais trop.
Le film se perd un peu à vouloir traiter de trop de choses. A trop densifier la vie privée de ses personnages par exemple, le film accumule les storylines et aura tendance à parfois nous faire regretter la juste simplicité du premier opus.
Sur les sujets avec lesquels il veut rire c’est parfois franchement limite. On aborde certaines scènes en grinçant des dents. Et le film n’hésite pas à osciller entre les genres et évoquer des thèmes qu'on ne s'attend clairement pas à voir traiter dans de la comédie bleu blanc rouge. Rien que ça, c’est déjà une réussite. Le film à beau tomber dans certaines facilités, que ce soit dans son exposition, son cheminement, ou son final, il n’est jamais un film facile et gratuit. Et par miracle même dans son jusqu’au boutisme le film s’en sort. Les crevettes retombent toujours sur leurs pattes.
Peut-être que les crevettes pailletées ont perdu un peu de la fraîcheur du premier opus, de sa simplicité, de son originalité. Mais le soin des réalisateurs pour leur personnages mais aussi pour leur objet filmique en fait un met cinématographique loin d’être avarié.