A amputer de deux minutes
A la fois émerveillé et à la fois frustré par ce beau western d'Howard Hawks. Première chose qui vient à l'esprit: la virtuosité de la mise en scène. Hawks use de travellings, offre des plans originaux et filme avec un certain sens du spectaculaire sans pour autant faire du tape à l'oeil. La Rivière Rouge est un voyage au coeur des badlands américaines, où on y suit le périple d'un éleveur fauché (John Wayne) accompagné de son fils adoptif (Montgomery Clift) voguant vers le Missouri pour un voyage d'une centaine de jours avec des milliers de têtes de bétail ceci dans le but de renflouer les caisses et enfin récompenser le travail de toute une vie. Wayne est très bon dans son rôle, son personnage reflète parfaitement la dualité humaine avec son côté bon et son côté machiavélique impulsif et même inctrôlable. Le personnage de Clift apparait ici comme un arbitre pour Wayne, comme le seul être capable de le canaliser. Cet affrontement de personnages est assez saisissant je dois dire, et bien mené, tout comme le scénario qui partant d'une base simple se révèle très efficace.
Un western maîtrisé, une réalisation au top et une BO de Tiomkin excellente. Nous étions donc sur la base d'un grand film mais... La fin est nulle. Je ne spoilerais pas davantage mais disons que la fin est tellement ratée que ça laisse un léger goût amer dans la bouche. Et pourtant que j'ai adoré ce western durant plus de 2 heures, c'était épique, grandiose, rythmé et qui plus est intelligent. Du fait d'une fin bâclée mon avis en a donc pris un petit coup. Cependant j'essaie tant bien que mal d'éviter de me rappeller cette fin pour au final me rappeller que j'ai passé un grand moment devant ce film dans sa globalité, et qu'il a d'incontestables qualités. Disons que ce premier western de Hawks connait quelques maladresses, dommage!