Cela faisait déjà une vingtaine d'année qu'Howard Hawks s'était établie à Hollywood lorsqu'il réalise La Rivière Rouge, son premier western, pour nous emmener sur les routes du Texas jusqu'au Missouri.
Hawks parvient à donner une dimension psychologique à son oeuvre, allant plus loin que le western classique, mettant ici en scène les relations particulière entre un père et son fils adoptif, soit deux portraits bien opposés. Il parvient à rendre les personnages intéressants, voire attachants, et surtout les enjeux intenses, nous emmenant sur les routes pour donner l'impression d'être aux côtés des protagonistes.
Mettant en place une ambiance assez belle, un peu mélancolique, et prenante, il prend son temps pour installer le récit et les personnages, tandis qu'il n'oublie pas quelques touches plus légères, notamment d'humour. John Wayne est parfait dans un rôle qu'il connait à merveille, donnant une profondeur à son personnage et sachant le rendre humain, loin de l'archétype du cow-boy alors qu'il est parfaitement bien épaulé par un jeune Montgomery Clift qui étonne déjà pour son premier rôle.
Hawks s'inspire du choc des générations pour proposer avec La Rivière Rouge un western humain et passionnant, tour à tour léger et complexe avec quelques teintes plus mélancoliques et sombres.