Cette critique contient des spoilers tout du long.
Il faut attendre une bonne heure largement dépassée pour commencer à vraiment accrocher au récit jusque là sans surprises et somme toute très classique, lorsque Matthew Garth (Montgomery Clift) se rebelle enfin contre son mentor de toujours, Tom Dunson (John Wayne). Dès lors, la seconde partie rattrape nettement la déception de la première, car la dualité entre les deux héros, promis dans le résumé de la jaquette du DVD, est bien entendu ce que l'on attendait le plus de voir dans ce road movie.
Néanmoins, à partir de ce retournement de situation et même un peu avant, les réactions de Dunson pourront surprendrent et révéleront des failles maladroites dans l'écriture du personnage. Comme ça, sans prévenir, il se permet donc d'exécuter à tout-va chaque membre de son convoi qui ose formuler la moindre critique à son égard. Et quand il devient "méchant" et "avide de vengeance" envers son protégé qui se mutine contre lui, en dehors de quelques regards glaciaux on a un peu du mal à y croire...
On comprend tout de même son désir de vengeance envers Matthew Garth, puisque ce dernier lui arrache en un instant une vie de dur labeur. Sauf que la conclusion du duel final a aussi de quoi étonner, reléguant son animosité et ses griefs au statut de plaisanterie, de gros boudin d'enfant... alors qu'une minute auparavant il tuait un autre cow-boy du convoi.
Malgré cela, on passe tout de même un bon moment grâce à une jolie mise en scène, quelques scènes pleines de grâce et la présence de l'irrésistible Walter Brennan dont l'humour fait toujours mouche. En dehors de ses qualités certaines, La Rivière rouge reste quand même un western largement surestimé qui m'a un peu déconcerté par moments.