Tournez ménages
Pour son retour en France où il finira sa carrière par une succession de quatre chefs-d’œuvre, La Ronde, Le plaisir, Madame de… et Lola Montès), Max Ophüls s’offre un casting d’exception réunissant...
le 24 juin 2014
43 j'aime
10
Infect. On n'a pas d'autres mots pour qualifier ce film qui, au détour d'une saynète, encourage carrément le viol. Certains spectateurs essayaient de croire à une approche parodique, satirique, ce à quoi on n'a jamais cru du fait de son ton empesé, de l'absence de marqueurs d'ironie dans ladite scène (le personnage principal n'est pas montré comme malveillant, au contraire il est valorisé), d'un fond assez vieillot qui marque "le cinéma de Papa" (Papy, plutôt). Alors donc, faites-vous votre avis, devant ce vieil homme riche qui drogue une jeune fille pour qu'elle s'allonge de fatigue sur le divan, et pouvoir en abuser sexuellement, en concluant : "Il n'y a pas de mal, quand deux jeunes gens se plaisent, à aider l'amour par quelques artifices.", et le gus à la manivelle (le narrateur) de souligner "C'est l'amour !". On veut croire à l'ironie, vraiment, on le veut, car autrement ce propos nous donne envie de balancer notre fauteuil sur l'écran. Mais le reste du film n'affiche pas franchement un ton des plus ironiques (les autres scènes ne valorisent pas non plus les femmes... ce qui nous fait douter sur ses intentions), n'a rien pour lui non plus narrativement parlant, n'étant qu'une suite d'historiettes amoureuses entre l'étudiant et la riche, l'amant et la femme mariée, etc... Sans grande histoire, ces tableaux semblent fades, ne nous impliquent pas du tout sur leur courte durée, montrent sensiblement la même mécanique de flirt (on en arrive à confondre les couples), reviennent inlassablement au gus qui tourne sa manivelle qui lance sa petite phrase, et en avant on rembraye avec un autre tableau... On ne sait pas comment descendre de ce manège, on essaye continuellement de mettre un pied en-dehors de ce carrousel vieillot, aux tentatives d'humour poussiéreuses (la manivelle qui casse lorsque l'amant est "en panne", et que le narrateur la remet dans le trou en forçant, que c'est fin, vraiment...), aux tableaux répétitifs, et dont l'ironie, si tant est qu'elle existe (on n'y croit pas une seconde), n'est pas assez marquée pour nous détourner de son message nauséabond.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les pires films français et Festival d'Alès Itinérances 2023
Créée
le 20 avr. 2023
Critique lue 33 fois
D'autres avis sur La Ronde
Pour son retour en France où il finira sa carrière par une succession de quatre chefs-d’œuvre, La Ronde, Le plaisir, Madame de… et Lola Montès), Max Ophüls s’offre un casting d’exception réunissant...
le 24 juin 2014
43 j'aime
10
La Ronde, oui, ça représente pour moi ce que j'aime dans le cinéma : un pur moment d'évasion et de plaisir. Mille fois oui. Cette introduction qui nous montre un peu l'envers des décors, passant d'un...
Par
le 27 déc. 2013
35 j'aime
6
Un guide dans la ronde des amours... Hors-piste total... mais c'est tellement bien fait. La seule idée de partir de Simone Signoret la fille facile du coin de la rue pour grimper les échelons sociaux...
Par
le 27 juin 2011
34 j'aime
30
Du même critique
Un Wes Anderson qui reste égal à l'inventivité folle, au casting hallucinatoire et à l'esthétique (comme toujours) brillante de son auteur, mais qui, on l'avoue, restera certainement mineur dans sa...
Par
le 29 juil. 2021
49 j'aime
Certes, David Lynch a un style bien à lui et reconnaissable entre mille, mais il faut l'aimer, si l'on veut s'extasier devant Mullholland Drive. Subjectivement, on n'y a rien compris, si ce n'est...
Par
le 9 oct. 2021
41 j'aime
Caleb Landry Jones est vraiment stupéfiant, nous ayant tour à tour fait peur, pitié, pleurer (l'interprétation d’Édith Piaf en clair-obscur, transcendée, avec un montage si passionné, on ne pouvait...
Par
le 18 sept. 2023
40 j'aime