La Ronde de l'aube par Alligator
Un très beau cinémascope noir & blanc. Peut-être pour ma part le plus beau Sirk, esthétiquement parlant, dans le cadrage, dans le mariage savamment photographié entre ombres et lumière et surtout un mélodieux alliage entre image et récit : une magnfique mise en scène en somme. J'en suis encore ébloui.
Sur le plan émotionnel, il est vrai que je me suis senti moins bouleversé qu'à l'habitude. Un peu moins. Le sort réservé à Dorothy Malone est tout de même effroyable.
Avec un rôle de grand salopard pour un Robert Stack puissant et massif. Acier trempé, machoire serrée, et oeil fuyant malgré le sourcil ombrageux donc.
Rock Hudson me surprend encore, dense, humide, grand escogriffe au coeur tendre, poète, mélancolique, son personnage est très riche, l'acteur l'investit avec classe et mesure.
Dorothy Malone n'est pas une bombe mais je comprends que tous explosent sur son passage.
****SPOILER:
Sa blondeur de mode cache une noirceur que la mort de son bourreau repenti fait jaillir.
****fin de SPOILER.
Une paumée de première catégorie. Un personnage aux rêves brisées, aux espoirs éteints, qui a sacrifié son existence par amour, malgré les brimades. C'est un personnage pas seulement touchant mais bigrement passionnant, invitant à la réflexion.
Pas une grande surprise quand on connait l'attrait de Sirk pour les histoires profondément humaines et les personnages multi-facettes qui posent milles questions.
J'adore ce film et je fais entrer Douglas Sirk dans mon panthéon. C'est officiel.
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