Une femme se voit accidentellement défigurée, sa beauté étant désormais partie. Fou de douleur, son mari demande à un chirurgien véreux de lui rendre son visage en sacrifiant d'autres femmes.
Deuxième film réalisé par Claude Mulot, c'est un hommage manifeste aux yeux sans visage de Franju dans la façon de représenter une personne défigurée. En l'occurrence Annie Duperey, dont c'était le deuxième rôle au cinéma, et dont on voit par bribes le visage rongée par les séquelles d'un feu dans lequel la maitresse de son compagnon l'a poussée. On a droit à pas mal se scènes en vue subjective, avec l'image qui se trouble, avec le souffle haletant, d'une personne désormais recluse.
On lorgne clairement dans le fantastique, avec ce château qu'on ne quitte jamais, loin de tout, où Philippe Lemaire a deux serviteurs nains qui ne parlent jamais mais aux gueules patibulaires, et avec pas mal de chair fraiche pour tenter de rendre le visage de sa bien aimée.
Seulement, malgré d'évidentes qualités esthétiques, il faut se rendre à l'évidence : c'est affreusement mal joué ! Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu des acteurs réciter de manière atonale leur texte, sans une bribe d'émotions, ou alors le visage inexpressif de Philippe Lemaire qui a l'air de se demander où il est tombé. De plus, l'exposition, qui va mener au drame d'Annie Duperey, est vraiment trop longue à arriver, on s'en doute à des kilomètres. On sent que le réalisateur a voulu tirer le plus possible son histoire pour arriver aux 90 minutes règlementaires : alors, on a pas mal de jeunes femmes qui tombent très vite le haut (voire le bas), un peu de gore, mais au fond, ça n'est guère intéressant.
Je le répète, mais à mon avis, La rose écorchée n'est sauvé que pour son visuel, mais ça n'en fait pas une réussite, malheureusement.