Qui est Frédéric Lansac ? Les petits vicieux du site, ils se reconnaîtront, répondront à l'unisson : « Un réalisateur de films de boules ». Bien joué les coquinous, il s'agit en effet du papa du mythique "Sexe qui parle".
Mais c'est également le nom d'une sorte de Dracula du pauvre, espèce de vieux beau libidineux, (z)héros de la seule tentative de Lansac dans le cinéma dit traditionnel. Mais car on ne mélange pas les torchons et les serviettes, c'est sous son vrai patronyme, Claude Mulot, qu'il sévit ici.
Mettons les choses au point tout de suite : si vous êtes pourvus d'un cerveau sain, en parfait état de marche, inutile de sentir cette "Rose écorchée".
Pour les autres, les zinzins, les déglingués du bocal, les déphasés du bulbe, voici le programme :
Philippe Lemaire campe ici un Docteur Génessier légèrement agité du calbutte, qui n'a qu'une idée en tête : refaire à neuf le visage de sa douce, Anne, interprétée par Anny Duperey, malencontreusement tombée dans le feu à cause de Moïra, femme forte un tantinet jalouse car il lui arrive de se faire manger les fesses par le Lansac et qu'elle en a un peu ras-le-bol que celui-ci goûte justement à tous les joufflus qui passent. Et là on touche tout simplement au sublime, car la forcenée n'est autre que l'astrologue qui régale autant que Paco Rabanne, je veux bien entendu parler de la sémillante, la distinguée Élizabeth Teissier. Pour accomplir sa mission, il lui faudra se procurer de la joue fraîche, et s'associer avec un grand manieur de bistouri, visiblement cousin de Carl Crauberg et Josef Mengele .
Mulot semble s'être fixé quelques règles d'or qui permettent à son film de tutoyer les étoiles : ici tout le monde joue comme des quiches, on aime rouler dans le foin avant de se faire des bisous, chaque personnage féminin semble avoir pour mission d'intégrer la mythique liste de Matrick82, Nichons-ville, le tout enveloppé dans un écrin musical (du clavecin à toute berzingue) et une photo à faire passer les téléfilms érotiques du dimanche soir de M6 pour du Godard.
Le Claude aurait pu s'arrêter là mais ce grand malade semblant avoir une passion pour les films de la Hammer, il se devait de nous offrir du méchant aux petits oignons, et à ce niveau il décide de rester dans la légèreté et la finesse : Lansac, comme tout bon châtelain qui se respecte, aime être servi et ce sont deux nains tueurs, violeurs et à leur temps perdu nécrophiles, qui remplacent ici les soubrettes.
Si Franju avait pris du crack, ses "Yeux sans visage" auraient été rebaptisés "La Rose écorchée de Jean Rollin".