La blonde rose noire
L'idée de base du scénario promettait d'être intéressante ; en effet, la lutte féroce entre saxons et normands s'est terminée par une victoire des Normands ; un noble saxon Walter (Tyrone Power)...
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le 14 nov. 2020
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L'idée de base du scénario promettait d'être intéressante ; en effet, la lutte féroce entre saxons et normands s'est terminée par une victoire des Normands ; un noble saxon Walter (Tyrone Power) n'ayant plus sa place s'enfuit avec un archer Tristam (Jack Hawkins) pour visiter l'extrême orient. Sur la route il rejoint une caravane menée par un conquérant mongol Bayan (Orson Welles) et rencontre une femme, la Rose Noire (Cécile Aubry) échappée du harem de Bayan.
Mais cette idée de base est enrichie de détails sans intérêt sinon de compliquer la compréhension pour aboutir à un scénario peu crédible.
Dès le départ, les choses s'engagent mal avec le conseil de famille bancal où le scénario donne trop d'infos inutiles et pas assez d'infos utiles. Le voyage vers l'Extrême-Orient est réduit à sa plus simple expression puisque nous voilà brusquement dans une ville du style Samarcande. La rencontre avec Bayan est banale alors que le scénario aurait dû être plus incisif sur le caractère de Bayan qui est un grand chef de guerre, sur une éventuelle relation conflictuelle entre les anglais et Bayan. Orson Welles dans le rôle de Bayan me semble un dévalorisé. Mais le pire est à venir ! Ca concerne la Rose noire dont on comprend qu'elle s'est échappée du harem en apprenant que deux anglais venaient arriver dont elle doit tomber amoureuse de l'un d'entre eux.. Le scénario est bien trop simpliste et invraisemblable. Comment imaginer qu'on puisse s'enfuir d'un harem sans qu'il n'y ait ni recherche ou si peu ni mesures de rétorsion ? Et puis, on s'attend à ce que la Rose Noire soit une femme, très belle, de type oriental ou moyen-oriental. Au lieu de cela, c'est une petite blonde d'origine anglaise par son père qui lui prédit qu'un jour elle irait en Angleterre avec deux chevaliers servants. Nous y voilà. Tout ceci est bien trop cousu de fil blanc et manque de nerf, d'enjeu, de danger, de larmes. Et puis les propos de Cécile Aubry sont d'une telle naïveté et d'une telle indigence qu'on se demande bien comment elle a trouvé le ressort nécessaire à l'évasion. On serait parfois tenté par la formule "Sois belle et tais-toi". Pour moi, Cécile Aubry, contre qui je n'ai rien, bien entendu, c'est une erreur de casting. Tant qu'à faire de l'exotique, il faut aller jusqu'au bout.
A la fin, le voyage de retour est tout aussi rapide qu'à l'aller (l'avion n'existait pourtant pas encore au XIIIème siècle). Le happy end arrive tout aussi brutalement et en 5 minutes chrono, tous les problèmes évoqués pendant film sont soldés et résolus. On ne sait qu'à peine pourquoi et comment. Très frustrant.
Dans ce type de film, le spectateur est heureux de contribuer au moins par l'esprit au dénouement. Ici, le spectateur est mis devant le fait accompli. C'est très dommage car le beau film d'aventures se termine comme il a commencé . Dans le flou. Par exemple, on ne comprend pas l'attirance et le respect que Tyrone Power éprouve vis-à-vis du chef mongol, plutôt du genre tyran sanguinaire, qui préfère à la gestion fastidieuse des contrées conquises, la simple destruction. Alors que Tyrone Power donne l'impression d'être plutôt pacifiste...Trop de détails inutiles et pas assez de détails explicatifs
C'est dommage d'en arriver à ce navet avec le casting prometteur (hors Cécile Aubry) alors qu'un peu de travail scénaristique aurait pu ou dû conduire à un film d'aventure sensationnel. On ne reconnait pas le Henry Hathaway habituel.
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le 14 nov. 2020
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le 14 nov. 2020
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