A l'aide ! C'est un Allen !
Je tiens, pour être honnête, à commencer par avouer que j'ai été obligé de voir ce film dans le cadre de mes cours de lycée (seconde, ou première, je ne sais plus). C'est vous dire ce qu'on fait voir à la jeunesse. Ça, ajouté à Elephant, Todo sobre mi madre, Entre les murs, et Les Brodeuses, j'arrive pas à croire qu'il y'ait des gens payés pour organiser des programmes de partenariat entre cinémas et lycéens qui nous pondent des trucs pareils. Faut pas s'étonner après si les cinémas sont pleins de jeunes bouffis qui accourent pour voir John Carter, et encore ça c'est quand ils ne sont pas tout simplement désertés. Bref, revenons en à notre soupe.
Parce que oui, je trouve que ce film de Woody Allen, comme tous les autres que j'ai bien voulu voir (j'ai vite arrêté), est bien fade. La rose pourpre du caire c'est l'histoire d'une femme qui a une vie bien triste, et qui du coup va au cinéma pour s'évader, là paf, le personnage principal d'un film sort de l'écran, tombe amoureux d'elle, et autres joyeuseries, je suis pas là pour résumer, pour ça, y'a Wikipédia.
Alors voilà, Woody nous fait le coup de la mise en abîme et de l'hommage au cinéma, et tout le monde crie au génie. Ouai, sauf qu'on s'ennuie sec, le message du film (il faut voir un film activement, le film lui même est acteur, l'imagination est libératrice) tient en quelques mots, manifestement sur la pellicule ça prend beaucoup plus de place : c'est long, mièvre, les gags peinent à faire sourire, les rebondissements sont poussifs. Quant à la fin, n'en parlons pas, c'est une super idée, oui, sauf qu'on l'a déjà vu 30 fois, et qu'on la voit venir 30 minutes avant.
C'est ça en fait, le problème avec Woody Allen, c'est qu'il a de super idées (mise en abime, fin en bis repetita, trio amoureux), mais que comme c'est du réchauffé, du déjà vu, et qu'il les exploite moins bien que les autres, il nous les sert avec des pseudos références cinématographiques et intellectuelles (Astaire, Bunuel dans Minuit à Paris : le pauvre homme doit se retourner dans sa tombe) et un message vachement fort (pouvoir de l'imagination, toutes les époques pensent que la précédente était meilleure donc il faut plutôt vivre le moment présent, le cinéma c'est bien) qu'il martèle sans cesse à longueur de film à l'instar de son homonyme pivert. Libre à vous de crier au génie, moi ça m'ennuie, et pourtant, intello, bobo, je suis parfaitement dans le public ciblé.
Alors j'ai quand même mis 4, parce que la caméra est pas mal tenue, que les acteurs se débrouillent et que sinon je saurai pas combien mettre aux autres films du réalisateur, qui sont pires.
Bref, si vous aimez Allen, hésitez pas, vous allez reconnaître, si vous aviez espoir avec le synopsis et la date que le réalisateur soit un peu moins nul que d'habitude, passez votre chemin (parce que c'est vraiment un tout petit petit petit petit peu moins nul)