En 1940, un cheminot voit une femme se faire tuer lors d'un bombardement. Elle laisse derrière elle une petite fille de 5 ans, Norma, que ce cheminot va faire passer pour son propre enfant, y compris auprès de son fils élevé en Normandie auprès d'une nourrice. Car il est si passionné par les trains qu'il ne s'occupe que très peu de ses enfants, qui vont réellement le découvrir une fois qu'ils seront adultes.


Difficile, voire impossible de passer après le chef d'oeuvre éponyme d'Abel Gance, un film monumental de sept heures, parmi ce que le cinéma français a fait de plus beau. Du coup, les auteurs ont certes respecté le canevas de départ, mais l'histoire diffère un peu, notamment l'absence de sentiments entre le frère et la soeur, cette dernière ayant un rôle considérablement amoindri, pour plus donner le la à ce conducteur de trains joué par Jean Servais ainsi qu'à son assistant incarné par Pierre Mondy. De plus, la fin y est très différente, plus positive je dirais.

Malgré que j'ai souvent pensé au film de Gance durant le visionnage de ce remake, je trouve que Maurice Delbez s'en tire pas si mal que ça, bien qu'on sent qu'on ne soit pas devant un formaliste, tant la mise en scène est plate, malgré l'apport du Cinemascope (renommé ici Dyaliscope). Le destin de ce conducteur de trains est en soi bouleversant, car malgré son métier qui le passionne, quitte à ce qu'il ait de graves séquelles physiques, il ne peut oublier ces quelques secondes où, sur le quai d'une gare, il ne peut oublier cette jeune femme qui lui a laissé un enfant qui sera son portrait craché en tant qu'adulte.

D'où certaines scènes mélodramatiques parfois touchantes. Pour l'anecdote, le film est DE André Haguet, mais celui-ci a eu un accident de voiture deux jours avant le début du tournage, et il a été remplacé au pied levé par Maurice Delbez qui le réalisera en totalité.


D'une certaine façon, le film est assez dispensable, hormis tout ce qui concerne l'aspect ferroviaire très intéressant, mais c'est clairement en deçà de ce que Abel Gance a réalisé trente ans plus tôt.


Boubakar
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le 17 mai 2023

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