Le film est inspiré du film muet homonyme d'Abel Gance, que je n'ai pas vu. Mais on peut penser que Maurice Delbez, qui n'est pas connu pour avoir tourné des chefs-d'oeuvre, risque de subir la comparaison...
En 1940, Pierre Letellier est un cheminot modèle: il recueille dans une gare une orpheline, qu'il adopte, il fait passer la ligne démarcation, avec son collègue de toujours (Pierre Mondy), à des résistants. Et en plus, il est toujours volontaire pour bosser. On le retrouve au milieu des années 50.
Le film est d'une grande médiocrité. Même son sujet nous échappe longtemps. Que raconte le mélo de Delbez? L'histoire d'un cheminot? d'une orpheline qui a grandi? Un mode d'emploi des locomotives à vapeur? Une chose est sûre: la SNCF, partie prenante sans aucun doute, et son personnel sortent grandis et flattés de ce film.
En définitive, il s'agit du portrait d'un conducteur de locomotive qui va devoir renoncer parce que sa vue baisse et qui, très accessoirement, est jaloux du soupirant de sa fille Norma. Le scénario est condensé jusqu'à l'ellipse confuse. Pourtant, le récit se traine lamentablement, entre clichés et artifices dramatiques, et le film est d'un ennui insupportable.
Ce n'est pas Jean Servais qui est mauvais, c'est son personnage. Pas plus que les les seconds rôles, Letellier n'a de profondeur et de vérité. Le personnage décline à tout point de vue au long d'un drame humain appuyé, imprécis et factice.
Les passionnés de trains y trouveront peut-être leur compte; pas les cinéphiles.