Quand il n'y a plus d'espoir...

Il y a maintenant plus de dix ans que le monde a explosé. Personne ne sait ce qui s'est passé. Ceux qui ont survécu se souviennent d'un gigantesque éclair aveuglant, et puis plus rien. Plus d'énergie, plus de végétation, plus de nourriture... Les derniers survivants rôdent dans un monde dévasté et couvert de cendre qui n'est plus que l'ombre de ce qu'il fut. C'est dans ce décor d'apocalypse qu'un père et son fils errent en poussant devant eux un caddie rempli d'objets hétéroclites - le peu qu'ils ont pu sauver et qu'ils doivent protéger. Ils sont sur leurs gardes, le danger guette. L'humanité est retournée à la barbarie. Alors qu'ils suivent une ancienne autoroute menant vers l'océan, le père se souvient de sa femme et le jeune garçon découvre les restes de ce qui fut la civilisation. Durant leur périple, ils vont faire des
rencontres dangereuses et fascinantes. Même si le père n'a ni but ni espoir, il s'efforce de rester debout pour celui qui est désormais son seul univers.

Je n'ai lu le roman, ni vu de bande annonce, j'ai juste parcouru vite fait l'article concernant la Route dans Mad, c'est donc avec un esprit totalement vierge sur le film susnommé. Et ben, j'en suis sorti éreinté, hébété, rincé. Là, tout de suite, à chaud, je n'ai pas le souvenir d'avoir vu un film aussi désespéré et nihiliste sur le destin de l'humanité. On a vraiment l'impression que hormis les rares survivants, il n'y a plus aucun signe de vie, plus de plantes, plus d'animaux, les arbres ne sont que des troncs morts, plus de soleil, plus de lumière, plus de couleurs, la vie n'est plus. Dans ce monde apocalyptique, il reste l'homme, qui n'est pas encore redevenu un animal, mais qui n'est plus vraiment un être civilisé, puisque certains ont choisi de braver le plus interdit de tous les tabous pour survivre, sans être revenu à l'état de bête sauvage, pis encore, ils appliquent leur barbarie méthodiquement, scientifiquement, la pratiquent en société! Est-ce là le signe que l'instinct de survie de l'homme peut aller au delà de la sauvagerie, où alors que cet aspect innommable a toujours été présent, mais que les règles imposées par la civilisation humaine a rendu interdit?

Car ici, dans ce monde proposé par The Road, il y a peut être encore quelques survivants, mais il n'y a plus de civilisation humaine, le film essaie de nous présenter encore une petite parcelle d'humanité interprété par le petit garçon dans cet enfer désespéré, mais la plus cruelle des vérités, c'est que malgré l'humanité qui habite le garçon, humanité transmise par son père, la civilisation humaine est vouée à disparaître avec l'ensemble des formes de vie sur Terre! Je ne perçois aucun optimisme à la fin du film, pour une famille qui a le feu de l'humanité en elle, combien de bande de barbares, de sauvages, d'animaux? Sans compter la faim, les conditions climatiques, les catastrophes naturelles, après la civilisation, l'Homme va disparaître petit à petit de la surface de la Terre, là laissant aux prises de ce qui reste, c'est-à-dire des humanoïdes qui reviendront peu à peu à l'âge de pierre, malheureusement sans gibier à chasser ni poisson à pêcher.

La Route est l'un des films les plus noirs sur l'avenir de l'Humanité.