Réalisé au début des années 70 alors que le mouvement hippie brille presque déjà de ses derniers feux, « La route de Salina » est une étrangeté absolue dans l’histoire du cinéma français. Le film, réalisé par le déjà vétéran Georges Lautner, l’oncle du cinéma français auquel on doit notamment « Les tontons flingueurs » n’a guère d’équivalent.
Jonas, tout juste la vingtaine, baroude en stop jusqu’à tomber sur une maison isolée au beau milieu du désert espagnol sur la route éponyme de Salina. Sitôt arrivé, il est confondu pour le fils de la maitresse de maison par cette dernière, le fiston ayant quitté le foyer familial 4 ans plus tôt sans avoir donné le moindre signe de vie depuis.
Alors qu’il est sans le sou d’une part et qu’il est tombe très vite sous le charme de la sœur du disparu de l’autre, Jonas accepte d’être confondu pour le fils et devient donc Rocky. De là une histoire fascinante et morbide s’installe avec la sœur qui rejoue à ses côtés son amour d’antan, entre amour sincère et inceste indéniable.
En pleine révolution sexuelle et libération des mœurs, ce film de commande pour le moins hors-du commun gagne à être découvert et nous questionne sur ce qu’aurait pu être l’ensemble du cinéma mondial si cette parenthèse de la fin des années 60 aurait continué ad vit aeternam.