Les grandes espérances
Et 1... et 2... et 3 bravo ! Avec "La route sauvage", Andrew Haigh... est brillamment passé du stade de réalisateur en devenir à celui d'auteur/metteur en scène de valeur qui pourrait faire sienne...
le 9 mai 2018
11 j'aime
5
Mal distribué mais doté d'une belle réputation, j'ai saisi l'occasion de découvrir « La Route sauvage » lorsqu'elle m'a été offerte : plutôt à raison. Alors je ne vais pas mentir : ce n'est pas le cinéma que je préfère. C'est un rythme assez lent, presque contemplatif, qui prend le temps de poser chaque personnage, chaque situation, très dialogué tout en prenant soin, notamment dans la seconde partie, de jouer la carte du silence à travers la solitude touchant le héros. Andrew Haigh est cohérent, on ne peut lui retirer son amour des paysages naturels et une réelle affection pour son héros, sans chercher à embellir la réalité à un quelconque moment.
Au contraire, il y a quelque chose de très juste, pertinent dans la démarche, les différentes étapes que doit rencontrer le jeune homme, sans être réellement aidé à un quelconque moment, ou si peu. Le réalisateur saisit également bien l'aspect éphémère de certaines rencontres, terminant de façon parfois abrupte, fait preuve d'une belle sobriété à travers cette relation entre Charley et le cheval, leur parcours, quitte à sacrifier, parfois, un peu l'émotion. Je dois d'ailleurs avouer que sur la fin, l'aspect contemplatif devient vraiment appuyé au point de rendre le temps un peu long, comme si Haigh ne voulait pas conclure alors qu'il en était grand temps.
C'est un type de cinéma indépendant qui, à mon sens, est en difficulté lorsqu'il s'agit de toucher profondément le spectateur, notamment par son déroulement, son naturalisme, sa volonté d'être le plus proche possible de la réalité et du quotidien. Interprétation de qualité, où chacun parvient à jouer un rôle important sans en faire trop, Travis Fimmel, Chloë Sevigny et Steve Buscemi encadrant impeccablement le convaincant Charlie Plummer dans son trajet. Impression plutôt positive, à défaut d'être enthousiaste : de quoi mieux comprendre le choix des distributeurs pour une œuvre pas évidente à « vendre » au grand public.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2018 et Les meilleurs films avec Steve Buscemi
Créée
le 12 août 2018
Critique lue 183 fois
D'autres avis sur La Route sauvage
Et 1... et 2... et 3 bravo ! Avec "La route sauvage", Andrew Haigh... est brillamment passé du stade de réalisateur en devenir à celui d'auteur/metteur en scène de valeur qui pourrait faire sienne...
le 9 mai 2018
11 j'aime
5
LA ROUTE SAUVAGE (2017) de Andrew HaighÂpre récit d'apprentissage de Charley, jeune homme de 15ans arrivé tout juste en Oregon, qui va fuir d'Ouest en Est (l'inverse des pionniers) ces maux...
Par
le 1 mai 2018
10 j'aime
4
Road movie délicat et pertinent porté par la lumineuse interprétation du jeune Charlie Plummer, La Route Sauvage se positionne dans l’excellence du cinéma indépendant américain, se soustrayant aux...
le 10 mai 2018
7 j'aime
1
Du même critique
Thierry de Peretti est un réalisateur doté d'une bonne réputation, notamment grâce à « Une vie violente », particulièrement apprécié à sa sortie. J'y allais donc plutôt confiant, d'autant que le...
Par
le 20 août 2022
32 j'aime
8
Cinq ans d'attente, avant que la crise sanitaire prolonge d'une nouvelle année et demie la sortie de ce 25ème opus, accentuant une attente déjà immense due, bien sûr, à la dernière de Daniel Craig...
Par
le 7 nov. 2021
29 j'aime
31
Je le sentais bien, pourtant. Même si je n'avais pas aimé « Momo », adapté du même Sébastien Thiéry, cela avait l'air à la fois provocateur et percutant, graveleux et incisif, original et décalé,...
Par
le 25 sept. 2021
25 j'aime