La Saveur sans fin
On passe chez Naruse du bar au logis, du logis à la rue où lieux publics et privés se confondent en permanence. Du Naruse en suspension...Je n’ai jamais été bien passionné par les films muets. Et ce...
le 23 oct. 2023
Mon marxiste sûr Mikio Naruse ! On est face a un mélodrame extrêmement touchant et d'une maturité d'expression assez rare. Le film possède déjà toutes les deconstructions naruseenne, aidé par un scénario magnifique bien que cliché mais c'est avec ça que va jouer le réalisateur.
Ce que j'aime beaucoup, c'est cette moralité immorale du film, très caractéristique de Naruse mais qui prend une forme très violente ici. Je peux en dire des masses, mais d'une première désillusion suit une deuxième et répétant les mêmes mécanismes de mise en scène pour révéler le piège qui se forme mais sans mettre en œuvre de la même manière la fatalité pour agrémenter sur la deuxième désillusion son message d'une critique sociale convenue on est d'accord, sans l'être visuellement. Parce que ce qui fait la force de ce film et le rend si stefiant c'est que pour un film muet qu'est ce que c'est sobre, notemment dans le jeu. C'est terriblement bien dirigé et aucun sentimentalisme prend le dessus malgré le coup de poing dans le ventre perpétuels.
L'idée de cycle revient beaucoup tant a la fin qu'en général. Il y a ce que j'ai mentionné plus tôt, mais aussi le rapport amour mort près du mont fuji et donc cette fin qui est littéralement issue de la dialectique hégélienne. C'est donc très représentatif du contre dialogue naruséen.
Le film m'a beaucoup touché parce qu'il concentre vraiment tous les mouvements de la vie et que, rempli de péripéties dans un laps de temps court en plus d'une fin qui fait office d'état des lieux on a vraiment l'impression d'avoir vécu le film. Les personnages sont touchants car humains, faillibles et remplis d'intentions maladroites et d'individualisme amer lié a leur condition de classe deletaire. C'est très humain sans faire l'abbé Pierre, un vrai film intelligent en somme.
Édit: ça fait deux muets japonais où je vois des personnages aller voir un Lubisch au cinéma ptdrrrrrr, le premier c'était Femme de Tokyo d'Ozu qui citait "Si j'avais un million", et ici c'est Smiling Lieutnant.
Créée
le 23 mai 2023
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