La "frontière" entre riches et pauvres !!!

Un symbolisme parfois un peu trop voyant, les riches obligés de sortir par la porte de derrière et donc de croiser les pauvres un peu lourd ça... , mais globalement William Wyler a réalisé avec "Rue sans issue" une oeuvre qui dégage de la puissance et qui détonne par rapport au cinéma hollywoodien de l'époque.


L'ensemble se situe dans un quartier de New-York qui a la particularité d'être juste à la "frontière" entre les huppés et la plèbe. Cela promet une confrontation entre ces deux classes sociales diamétralement opposées qui ne va pas manquer de se manifester à plusieurs reprises. Sans parler qu'un gangster désabusé, recherché par la Police, et qui s'est fait changer de visage, se pointe dans ce quartier, qui est celui de son enfance, pour revoir sa mère et son ancienne petite amie...


Contrairement à ce que pourrait laisser penser le synopsis, et ceux malgré une scène de gunfight, on n'est pas du tout dans le film de gangsters mais dans le pur drame social. Drame social qui contrairement aux autres productions américaines de l'époque étonne en établissant un constat assez pessimiste (pour ne pas dire réaliste !!!).


Du côté de l'interprétation, si les "Dead End Kids" et Sylvia Sidney s'en tirent excellemment, celui qui tire totalement son épingle du jeu c'est sans conteste Humphrey Bogart, dans le rôle d'un bandit en fuite pour lequel on va parfois avoir de l'empathie, enfin en particulier dans la scène où il est confronté à sa mère et celle où il revoit son ancienne petite amie, pas encore star mais qui avait déjà tout pour l'être et qui écrase ici un Joel McCrea un peu fadasse.


William Wyler, loin d'être juste le réalisateur de "Ben Hur" (qui en plus est selon mon humble avis très loin d'être sa meilleure oeuvre !!!), prouvait ici, comme il le reprouvera quelques années plus tard avec le magnifique "Les Plus Belles Années de notre vie", qu'il était un cinéaste talentueux, très talentueux même pour filmer de manière forte et prenante le quotidien des gens simples.

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le 2 juil. 2015

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Plume231

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