Jean, universitaire réputé, se retrouve ministre de la Famille, alors même qu’il est perdu dans les événements qui secouent la sienne. Voilà pour le pitch de La sainte famille qui se déroule grosso modo entre deux enterrements, alors que deux naissances s'annoncent. Le film chemine de façon sinueuse entre les différents membres d'un clan pour le moins disparate et est censé nous montrer que "la famille est le socle du vivre ensemble" mais aussi "celui de la névrose", selon les propres mêmes du ministre fraîchement nommé. L'ironie est sous-jacente mais le ton du film est plutôt à la mélancolie douce avec des personnages dans l'ensemble peu développés hormis pour Jean, joué par le réalisateur Louis-Do de Lencquesaing, qui ne s'est pas privé de se donner le rôle principal, omniprésent mais au caractère un peu neutre, qui n'a pas grand chose d'attachant ni de remarquable. Il est bien dommage, quand on s'entoure d'actrices comme Marthe Keller, Laura Smet ou Léa Drucker, de leur donner aussi peu de texte à défendre. Plus grave, l'espèce de monotonie grise qui s'installe, la moitié des scènes, au moins, n'ayant pas au fond de grande utilité. Elles auraient pu être remplacées par d'autres, tout aussi anodines, sans que l'esprit du film en soit changé. Ni réellement désagréable, ni vraiment ennuyeux, La sainte famille se révèle surtout terne et sans enjeux autres que de nous donner à voir une famille dysfonctionnelle comme tant d'autres et dont les agissements et les comportements ont bien du mal à passionner.