Moins dans la marge et l'illustration de la libération qu'elle peut représenter que Charles mort ou vif, La salamandre, si il est moins drôle, possède un potentiel de fascination assez immense, en partie de part son côté enquête, et surtout son cheminement bien plus tortueux.
Moins drôle c'est d'ailleurs vite dit, peut-être moins systématiquement drôle, car certaines scènes sont de pures merveilles d'impertinence, et l'écriture, bien plus pointue qu'elle ne peut sembler l'être au premier coup d’œil, nous offre des instants d'une force rare, que ce soit du côté de l'éclat de rire, de l’ébahissement poétique ou de la distillation d'une pensée anarchiste aussi évidente que ne tombant jamais dans la thèse.
Bien qu'essentiellement centré sur le personnage de Rosemonde ; moribonde et ombre d'elle même la majorité du temps, ne s'éveillant véritablement qu'en ces moments de libertés après avoir tout envoyé bouler, se sentant vivre pleinement avant de retomber sous le joug systémique faute de mieux ; est très équilibré entre ses interprètes. Les trois partageant autant l'attention de la caméra et des micros qu'ils ne le font de leur vies durant cette expérience commune.