Tout le problème de l'école, c'est de détruire mécaniquement la force vivre des enfants. Ils sont classés, organisés, contrôlés ; tout ça.
Ce qui est bizarrement tourné en finalité. Puisque tout du long, on sentira l'évidente volonté de décrire de manière lucide l'école.
Le traitement se veut très centralisé sur la morale de la professeur. Tout du long, nous avons envie de voir cette prof réussir à réordonner tout cela. Réussir à faire son travail correctement. Elle tentera tout du long de prendre des initiatives, mais s'en retrouvera toujours plus ou moins freinée. Une personne bien sage en conséquence. Elle un moteur utile, sans être un libérateur affirmé.
C'est là que le film perd en intérêt.
Le film ne défend pas ses personnages, il défend la vie en société. Et ce parti prit inhérent à l'idée de raconter l'histoire depuis le point de vue de quelqu'un convaincu par les bonnes intentions de l'école, autant dire que ça me fait me poser des questions.
Nous-même nous finiront par nous demander pourquoi ce gamin ne veut pas accepter les règles.
Alors que le point de départ devrait juste être ; pourquoi quelqu'un vol t-il. Plutôt que de demander d'avouer au premier soupçonné.
Bien sûr ce n'est que le début du problème, à la limite le vol ne devrait que faire entrapercevoir toute l'injustice inhérente à cette structure scolaire.
Le prof, contributeur du vol ; ne peut pas arranger le calvaire scolaire en se rangeant du côté de la hiérarchie. Le plus efficace qu'il pourrait faire, c'est de passer l'éponge et de dire que tout cela ne serait pas arriver s'il y avait des casiers pour ranger ses affaires.
Plus sérieusement ;
Le film pose tout de la manière la plus individualiste possible. La responsabilité des personnages qu'il présente n'est pas lisible par conséquent. Il manque une pierre à cet édifice, un peu de compréhension du sujet. Car l'école n'est pas un lieu de vie innocent, et les professeurs sont les geôliers de quelque chose de systématique et d'infernal.
Parfois, ils prennent des retours de bâton de ce qu'ils entretiennent ; mais assez souvent, ils s'en lavent les mains et repartent sur le front pour faire comme si de rien n'était.
Je tiens à dire, par ailleurs ; Que si l'on est très en faveur de la structure scolaire habituelle, il me semble aisé de trouver ce film réussi.
Je remets en question, pour ma part ; la volonté politique du film de ne pas s'interroger sur le fond de sa narration.
L'école telle quelle est, est défendu sans nuance dans ce film qui n'attaque pas le cœur de ses personnages, ni de ce qu'ils reproduisent, de ce qu'ils émeuvent en nous.
Filmer davantage la vie des élèves aurait eu plus de fond selon moi. Plus d'intérêt, et de poids. Car ce sont eux, qui dans cette affaire sont ceux qui sont contraint de taper dans les mains pour dire bonjour. Pas celle qui ne fait que son travail aveuglément avec la caméra la plus complaisante possible sur elle.