Ce film se distingue tout d'abord par sa vision originale de la classe. Ainsi, la musique classique encadre le film, avec une scène d'ouverture sur laquelle s'accordent les instruments et la dernière scène où l'orchestre joue son bouquet final. Un procédé astucieux, qui montre la professeure principale comme cheffe d'orchestre - vision explicitée par son geste pour commencer la classe. Chaque élève doit lire la partition pour le bon déroulé du concert.
Tandis qu'une affaire de vol sévit dans l'école depuis un certain temps, Madame Nowak, professeure récemment arrivée dans l'école, se montre critique face aux pratiques de la direction qui s'orientent plutôt vers la délation et les préjugés.
Le temps d'une séance de sport, elle semble avoir mis le doigt sur le coupable. C'était sans compter le coût social et moral du moyen employé. Il entraîne un tsunami de réactions insoupçonnées, venant ébranler les convictions et valeurs solides de Mme Nowak.
Plus encore, sa ligne de conduite, pourtant guidée par une volonté d'intégrité et de justice, va être mise à mal par les réactions de ses pairs, des parents et des élèves.
L'école est donnée à voir comme un microcosme, comme un monde social avec ses règles, ses relations de confiance, ses tensions.
S'intéressant en soi peu à la dénonciation du coupable de ce vol - pourquoi disqualifier celui consistant à récupérer une pièce du pot commun de la machine à café? - le film tisse patiemment et avec beaucoup de rigueur et d'intelligence les mécanismes sociaux et psychologiques autour de ce vol. Même si à certains moments, il traine un peu en longueur.
Le scénario exploite assez bien le potentiel de l'école pour montrer ses dynamiques - on pense à la salle des profs, à la réunion avec les parents ou au Journal de l'Ecole.
Le film, via Mme Nowak, engage une discussion critique sur le conflit de valeurs pédagogiques face à la réalité sociale. Il invite a à une discussion sur l'environnement scolaire comme miroir du fonctionnement de notre société.