Dans le cinéma, tout ce qui touche aux rêves et plus généralement à la perte en réalité et imaginaire m'a toujours intéressé. Il existe autant de manière de traiter ces thèmes que de réalisateurs pour le faire. Il est donc naturel que pour le réalisateur et le thème exploité je me sois penché sur "La science des rêves" de Michel Gondry.
Tout commence par la présentation d'un personnage rêveur. Certaines rêveries sont délicieusement misent-en-scène : l'ambiance est agréable grâce à l'accord image/musique et graphiquement c'est enfantin et adorable. Ce jusqu'à ce que le côté "carton-pâte" ou "Do It Yourself" sorte par les yeux. C'est joli mais avec modération. Autre détail gênant, la composition des rêves, loufoque, elle s'inspire des éléments de la journée mais on était en droit d'attendre que ces rêves s'ancrent dans la réalité ; le réalisateur ne joue presque jamais avec cet effet de style. Ce qui fait que le côté "rêveur éveillé" du personnage est sous-exploité et c'est bien dommage.
La sous-exploitation du personnage est aussi dû au fait qu'il reste enfermé dans son rôle de "freak". On ne note aucune évolution de sa part durant le film. Histoire de bien accentuer mon aversion envers les personnages, je crois que le pire reste que leurs relations ne sont ni naturelles, ni crédibles. Ainsi les histoires sentimentales ne mènent à rien et c'est terriblement frustrant. Pourtant le potentiel des acteurs aurait pu mener à quelque chose de vraiment bien, mais même le personnage de Chabat est enfermé dans son stéréotype de "drôle-relou" qui n'est malheureusement que lourd.
Le film se concentre donc plus sur les relations entre ses personnages et oublie presque son sujet principal. Une grosse déception de la part d'un film avait toutes les cartes en main pour que je l'adore.